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Après avoir alimenté l’économie canadienne pendant la pandémie de COVID-19, le marché immobilier montre des signes de faiblesse alors que les prix des maisons descendent et que les guerres d’enchères pour l’achat de propriétés se dissipent.

C’est une bonne nouvelle pour les acheteurs potentiels qui espèrent un meilleur prix. Mais à l’approche de l’automne, les agents immobiliers et les économistes sont en désaccord sur la durée et la baisse des prix.

« Nous allons voir probablement plus d’acheteurs se lancer sur le marché; il ne faut pas une tonne d’acheteurs supplémentaires pour assurer un peu plus de stabilité des prix, selon John Pasalis, président de Realosophy Realty, à Toronto. Une petite augmentation de la demande pourrait faire la différence entre la vente de maisons en trois ou quatre semaines, la vente en deux semaines ou une vente beaucoup plus rapide. »

Le prix moyen des maisons est toujours supérieur aux niveaux d’avant la pandémie, mais la hausse des taux hypothécaires et les pressions inflationnistes pèsent sur le marché.

Lorsque la pandémie de COVID-19 est apparue en mars 2020, le prix moyen des maisons dans la région de Toronto était de 902 680 $. Le mois dernier, il s’élevait à près de 1,075 million de dollars, une hausse de 1 % par rapport à juillet 2021, mais une baisse de 6 % par rapport à juin dernier.

L’Association canadienne de l’immeuble (ACI) prévoit que le prix national moyen des maisons augmentera de 10,8 % sur une base annuelle pour atteindre 762 386 $ d’ici la fin de 2022 et 786 252 $ en 2023.

Mais certains économistes anticipent une baisse encore plus importante des prix.

En juin, un trio d’économistes du Mouvement Desjardins a déclaré s’attendre à ce que le prix national moyen des maisons chute de 15 % entre son sommet de février, 817 253 $, et la fin de 2023, mais parce que « nous y sommes presque », ils ont ajusté leurs anticipations en août pour prévoir une baisse d’entre 20 et 25 pour cent.

« Les prix des maisons continuent de baisser, mais n’ont pas encore trouvé de plancher, ont estimé Randall Bartlett, Hélène Begin et Marc Désormeaux dans un rapport publié le 11 juillet. Cela dit, nous pensons toujours que les prix des maisons finiront 2023 au-dessus des niveaux d’avant la pandémie à l’échelle nationale et dans les dix provinces. »

En prévision d’une baisse des prix, les agents ont remarqué ces derniers mois des acheteurs potentiels évoluant en marge du marché, tandis que des vendeurs acceptent le fait que leur maison ne rapportera pas autant d’argent qu’au début de l’année.

L’agente Lori Frolic de Keller Williams Realty VanCentral, de Vancouver, explique qu’il y a beaucoup de chasseurs de bonnes affaires qui lancent des offres, mais s’ils n’ont pas à vendre, beaucoup de vendeurs disent: « Non, désolé, je ne l’accepte pas ».

C’est un changement par rapport au rythme effréné des ventes et aux guerres d’enchères frénétiques observées plus tôt en 2022 et à la fin de l’année dernière.

Une grande partie de ce changement est attribuable aux taux hypothécaires, qui reflètent les fluctuations des taux d’intérêt et peuvent réduire le pouvoir d’achat. La Banque du Canada a augmenté son taux d’intérêt directeur d’un point de pourcentage à 2,5 % en juillet, la plus forte hausse que le pays ait connue en 24 ans.

Les économistes prévoient que les hausses de taux se poursuivront et Mme Fralic observe qu’ils encouragent déjà les personnes qui n’ont pas besoin d’acheter immédiatement à attendre.

Elle a constaté une baisse des prix en Colombie-Britannique, mais pas autant que prévu. « Si les gens pensent que les prix vont chuter, ils se trompent peut-être. Si vous regardez la moyenne sur 10 ans de la région métropolitaine de Vancouver, les prix des logements sont en hausse et s’ils baissent, ils pourraient baisser légèrement et remonter. Il y a toujours eu une sorte de pente constante avec des creux en cours de route. »

La chambre immobilière du Grand Vancouver a déclaré que le prix de référence pour la région s’élevait à plus de 1,2 million $ en juillet, soit une augmentation d’environ 10 % par rapport à juillet 2021 et une baisse de 2 % par rapport au mois de juin dernier.

« Tout le monde peut deviner combien les prix vont baisser », a déclaré Sherry Cooper, économiste en chef chez Dominion Lending Centres. Les marchés, a-t-elle dit, ont tendance à être très localisés et les hausses ou les baisses que certains voient peuvent ne pas être imitées chez d’autres.

Par exemple, elle a dit que l’Alberta n’a pas connu le ralentissement de nombreux autres marchés canadiens parce que son secteur de l’énergie est beaucoup plus fort qu’il ne l’était par le passé.

Mais Sherry Cooper a noté que l’activité de vente de maisons avait très fortement diminué dans la région du Grand Toronto et dans certaines parties de la Colombie-Britannique autour de Vancouver.