On voit simplement les mains d'un homme d'affaire avec des ciseaux, devant lui trois maisons en papier de plus en plus grandes posées sur une table. Au-dessus, une flèche également en papier montre la croissance.
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Les risques posés par la surchauffe du marché du logement et le niveau élevé d’endettement des ménages ont augmenté au cours des derniers mois, révèle une nouvelle note de recherche du personnel de la Banque du Canada (BdC).

Celle-ci souligne que les déséquilibres du marché du logement et les risques liés au niveau d’endettement des ménages représentaient des vulnérabilités financières au début de la crise. Et ces vulnérabilités « avaient le potentiel d’amplifier les effets économiques dévastateurs de la pandémie et de créer des tensions supplémentaires dans l’ensemble du système financier canadien ».

Ces conséquences négatives ont été évitées, en grande partie grâce à des mesures de politique budgétaire sans précédent et à des reports de paiement de la dette, précise le rapport.

Aujourd’hui, la robustesse du marché du logement contribue à la reprise économique.

« Mais il peut aussi intensifier les déséquilibres du marché du logement et l’endettement des ménages », avertit la BdC. En particulier, la recherche constate que la croissance des prix des logements et l’endettement hypothécaire ont augmenté au cours des derniers mois, ce qui « suggère généralement que ces vulnérabilités ont augmenté. »

Des risques bien présents

 L’endettement des ménages a augmenté de près de 3,5 % depuis le début de la pandémie, indique le rapport, avec une hausse de la dette hypothécaire et une baisse de la dette à la consommation.

« Par rapport à une récession typique, la pandémie a eu un impact très différent sur la demande de logements », note le rapport.

« L’extrémité supérieure de la répartition des revenus – où l’on trouve la majorité des acheteurs de maisons – a été peu perturbée par la pandémie. Cette situation, combinée à des taux hypothécaires plus bas que jamais, a entraîné une demande relativement forte malgré le ralentissement économique général et le ralentissement de la croissance démographique », ajoute-t-il.

Les données relatives au rapport entre les ventes et les nouvelles inscriptions « suggèrent que le marché du logement est exceptionnellement tendu », indique la BdC. De plus, la croissance nationale des prix des logements pendant la pandémie a été environ trois fois supérieure au taux pré-pandémique.

Sans compter que les préférences en matière de logement ont « changé de façon marquée » pendant la pandémie. La demande délaisse ainsi les appartements en copropriété au profit des maisons unifamiliales. L’essor du travail à distance entraîne également une hausse de la demande pour les zones rurales et suburbaines.

« À l’heure actuelle, il est difficile d’évaluer combien de temps ces changements de préférences dureront après le retrait de la pandémie », indique le rapport.

La BdC a indiqué qu’elle « continuerait de suivre de près l’évolution de la situation et fournirait de nouvelles informations dans la prochaine Revue du système financier », prévue pour mai.