En effet, même si la Réserve fédérale ralentit le rythme de ses achats de titres, la taille de son bilan et la quantité de liquidités qu’elle a injectées dans les systèmes financiers continueront d’augmenter pendant encore plusieurs mois.

Par la suite, la quantité de liquidités devrait se maintenir jusqu’à la seconde moitié de 2015 lorsque la Fed devrait véritablement amorcer son resserrement, selon François Dupuis, vice-président et économiste en chef chez Desjardins, et Hendrix Vachon, économiste senior chez Desjardins.

«Entre-temps, la masse monétaire pourrait tout de même croître rapidement si le marché du crédit se normalisait et si le multiplicateur monétaire remontait, écrivent les deux économistes. En somme, il n’y a rien qui suggère que l’offre de dollars américains diminuera à court terme. Dans ce contexte, la devise ne devrait pas s’apprécier.»

Les craintes par rapport aux pays émergents pourraient aussi influencer la valeur du dollar américain. En effet, les déceptions quant à la croissance en Chine, au Brésil et en Inde ont fait croître les craintes quant à la solidité des marchés émergents: « Ces craintes avantagent le dollar américain, notent les économistes. Le contexte est néanmoins appelé à s’améliorer prochainement, ce qui devrait en partie renverser les effets sur les taux de change.»

La situation qui demeure instable en Europe pourrait aussi avantager le billet vert puisque les banques centrales européennes envisagent toujours d’intervenir: «Par contre, ces interventions seront probablement limitées comparativement à ce que fait la Fed. L’évolution des statistiques économiques pourrait également devenir un peu moins favorable au billet vert si la récession prend fin en zone euro. »