La plupart des grandes compagnies d’articles de luxe du monde entier, qui fournissent des marques haut de gamme comme Chanel, Louis Vuitton et Versace, sont établies en Europe. Ici en Amérique du Nord, les acteurs principaux incluent Tiffany Co. TIF et le Groupe Movado, dont les attributs fondamentaux ne contiennent pas de catalyseurs positifs susceptibles d’attirer les investisseurs.
Ce secteur inclut aussi des compagnies comme Michael Kors Holdings et Coach. Des deux, Michael Kors attire une clientèle plus large et affiche des données fondamentales plus fortes.
Tiffany, un bijoutier et détaillant d’articles spécialisés, a connu une détérioration importante de son profil de placement depuis le 31 décembre, date à laquelle il se classait comme titre à acheter pour les investisseurs axés sur l’élan et la croissance selon les critères quantitatifs utilisés par la division CPMS (Computerized Portfolio Management Services) de Morningstar.
Tiffany est tombée en disgrâce principalement à cause de la détérioration de ses prévisions de bénéfices, comme en témoignent plusieurs révisions par les analystes de son bénéfice par action sur une période de 90 jours. Au 31 décembre, les 14 analystes suivant TIF avaient révisé leurs estimations des bénéfices à la hausse, mais dès la mi-mars, quatre de ces analystes — chiffre significatif — ont viré de bord et révisé leurs estimations à la baisse (les autres estimations sont inchangées).
Tiffany, quant à elle, a désormais atteint un taux de réinvestissement de 13 % selon la médiane des estimations de son BPA, chiffre comparable à celui du marché, ce qui fait qu’il est difficile de considérer TIF comme une action « de croissance ». Les investisseurs orientés vers une stratégie d’élan ne seront pas impressionnés par la disparition de tout élan des cours précédent.
L’annonce du 23 décembre selon laquelle Tiffany devait payer l’équivalent de 449,5 M$ US au Groupe Swatch en dommages et intérêts après l’échec de la tentative de partenariat entre les deux compagnies (une pénalité qui dépasse les bénéfices de Tiffany pour l’exercice passé), a probablement contribué à ce changement de cours entre deux eaux.
L’action de Tiffany semble chère. Son ratio cours/valeur comptable (C/VC) élevé de 4,2 avoisine sa valeur maximum des 10 dernières années. De plus, le ratio cours/bénéfice de Tiffany, basé sur son BPA passé, est élevé à 25,1. Il est clair que quiconque est tenté par Tiffany devrait se contenter de faire du lèche-vitrine et éviter d’acheter l’action elle-même.
Movado, un fabricant de montres de luxe, a l’air tout aussi sombre du point de vue du placement. Bien que l’élan de ses bénéfices trimestriels ait été de 12,2 % pour le trimestre terminé à la fin octobre, l’élan estimé de ses bénéfices pour le trimestre finissant en janvier est de -5,2 %. Les investisseurs ne sont pas impressionnés, et le cours de l’action Movado a baissé de plus de 3 % depuis le début de janvier.
Michael Kors, qui offre une gamme de vêtements, de chaussures, d’articles de voyage et d’accessoires de mode beaucoup plus abordable que Coach, devrait attirer l’attention des investisseurs éclairés recherchant des titres de croissance et d’élan. Cela est principalement dû à ses chiffres remarquables dans trois très importants critères de placement : on projette que la valeur comptable de la compagnie augmentera de 48 % cette année, le titre a impressionné les analystes le 4 février par des bénéfices surprise de 9 %, et 13 de ces 14 analystes ont par la suite révisé à la hausse leurs estimations des bénéfices de la société pour 2014. Il est clair que KORS devrait être sur le radar de tous les investisseurs américains qui recherchent des mandats axés sur le revenu ou la valeur.
Coach a impressionné dans le passé en tant qu’action de croissance. Elle continue à afficher de bons résultats pour trois étalons de mesure : le taux de rendement de ses capitaux propres prévisionnels de 41 %, son rendement prévisionnel sur les actifs totaux de 27 %, et son revenu en dividendes prévu de 2,75 %.
Grâce à sa capitalisation boursière de 13,6 G$ US, Coach garantit une abondante liquidité. Ce qui freine énormément Coach, toutefois, c’est la chute actuelle de 5 % de ses bénéfices annoncés par rapport à ceux de l’an dernier. De plus, les analystes ont révisé à la baisse de plus de 10 % leurs estimations des bénéfices de la société pour l’exercice fiscal des trois derniers mois, ce qui est rarement de bon augure pour l’avenir d’une action.
Des actions axées sur la croissance avec des bénéfices en baisse et des attentes réduites ne sont pas prêtes à parader dans un défilé. Coach est une compagnie qui est parvenue à maturité et qui devra faire preuve de créativité pour améliorer les affaires.