
La Réserve fédérale américaine a finalement choisi de maintenir ses taux d’intérêt à leur creux record face aux menaces que représentent la faiblesse de l’économie mondiale, la faiblesse soutenue de l’inflation et l’instabilité des marchés financiers.
Janet Yellen, la présidente de la Fed, en a fait l’annonce jeudi à Washington.
Au terme d’une rencontre qui avait été grandement attendue, les responsables de la banque centrale ont indiqué que même si le marché de l’emploi américain était solide, les pressions mondiales pouvaient « restreindre l’activité économique » et faire reculer encore davantage l’inflation.
Les signes de ralentissement observés en Chine ont intensifié les craintes des investisseurs vis-à-vis des États-Unis et de l’économie mondiale. Et les bas prix du pétrole, jumelés à la vigueur du dollar américain, font en sorte que l’inflation est plus faible que désiré.
Plusieurs analystes s’attendent toujours à ce que la Fed abaisse son taux d’intérêt à court terme d’ici la fin de l’année. Celui-ci est maintenu près de zéro % depuis 2008.
« Un relèvement des taux en octobre reste une possibilité », a toutefois avancé Janet Yellen, lors de son discours.
La dernière hausse des taux d’intérêt directeurs remonte au printemps 2006.
Les marchés financiers ont récemment connu des séances en dents de scie attribuables à l’incertitude des investisseurs, qui tentent de deviner à quel moment la banque centrale mettra fin à cette période de faiblesse exceptionnelle pour les coûts d’emprunt.
Certains économistes font valoir que plusieurs facteurs _ un fort ralentissement en Chine, les turbulences des marchés financiers et la faiblesse coriace de l’inflation _ sont une source d’inquiétude en ce qui a trait à une éventuelle hausse des taux. D’autres estiment que le marché de l’emploi américain s’est essentiellement remis de la Grande Récession et qu’il est maintenant temps de renouer avec des taux plus normaux.
La nervosité des investisseurs émane du fait qu’une fois que la Fed aura commencé à hausser ses taux d’intérêt, d’autres taux _ pour les hypothèques, les prêts automobiles, les emprunts des entreprises _ vont éventuellement grimper. Certains craignent que cela ne nuise à l’économie.
Malgré tout, l’influence de la Fed sur plusieurs des taux d’intérêt pour les consommateurs et les entreprises n’est qu’indirecte. À court terme au moins, ces taux pourraient continuer à être bas, retenus notamment par la faible inflation mondiale.
Les responsables de la Fed ont fait valoir qu’une fois que la banque centrale hausserait ses taux, le processus serait extrêmement graduel. La Fed pourrait prendre une pause de plusieurs mois après sa première hausse, question d’évaluer les conséquences de sa décision avant d’aller plus loin. Mais les économistes estiment généralement que les effets d’une série de petites hausses des taux seraient négligeables.
Avec la Presse Canadienne
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