La perspective d’une augmentation considérable des droits de douane américains a mis à mal le climat économique au Canada, laissant présager une récession cette année, avance Fitch Ratings.
Dans un nouveau rapport, l’agence de notation indique que l’une des principales victimes de la montée en flèche du protectionnisme américain a été le moral des entreprises et des consommateurs au Canada.
« Les mesures du climat des affaires ont fortement chuté, suggérant des réductions des investissements et des dépenses des ménages », présage Fitch Ratings, notant que le dernier relevé a vu le climat des affaires chuter à son niveau le plus bas depuis la pandémie.
Dans le même temps, le moral des consommateurs a également chuté, « reflétant en partie les craintes croissantes d’insécurité de l’emploi et l’augmentation du chômage », selon l’agence de notation. Fitch Ratings rappelle que le taux de chômage a augmenté à 6,9 % en avril, les rangs des chômeurs atteignant leur plus haut niveau depuis juin 2021.
Historiquement, une forte baisse de ce type de mesures du sentiment est « cohérente avec une forte baisse du PIB », explique Jessica Hinds, directrice chez Fitch Ratings.
En effet, ces perspectives plus sombres étayent ses prévisions selon lesquelles le Canada connaîtra une récession en 2025, souligne Fitch Ratings.
Dans ses dernières prévisions, l’agence de notation ne voit plus qu’une croissance de 0,1 % cette année et de 0,5 % en 2026.
« Cela implique une contraction du PIB de 1,5 % d’un pic à l’autre cette année, ce qui constituerait une récession légère par rapport aux normes passées », analyse Fitch Ratings.
« Les liens commerciaux étroits entre le Canada et les États-Unis, développés au fil des décennies, ont été remis en question par le changement de politique commerciale des États-Unis, et il n’est donc pas surprenant que les entreprises canadiennes soient extrêmement préoccupées », relève Jessica Hinds.