«Le pire scénario serait que nous continuions à creuser un trou plus profond et, quand la crise éclatera, la douleur sera d’autant plus intense que nous aurons un laps de temps très court pour réagir», a dit mardi James Leech, le PDG de Teachers, la caisse de retraite des enseignants de l’Ontario.

Dans son nouveau livre «The third rail : confronting our pension failures», James Leech souligne que les Canadiens n’épargnent pas assez pour leur retraite, vivent plus longtemps et que le rendement de leurs investissements n’est pas suffisant.

James Leech a pris l’exemple du cas Nortel et de la ville de Détroit pour exposer ce qui ne va pas lorsqu’une crise éclate et que les caisses de retraite n’y sont pas préparées. La faillite de Nortel a mené une caisse de retraite américaine dans une situation de sous-capitalisation. Quant à la ville de Détroit, qui a gelé une dette de 18 GUS$, celle-ci avait déclaré qu’elle ne pouvait plus payer ses employés, ses créanciers et ses retraités.

«La valeur d’une garantie ne réside que dans la solvabilité du garant, et dans certains cas cette dernière peut être remise en question», a dit James Leech.

Le troisième rail

«Les régimes de retraite sont le troisième rail, le rail électrifié dans un voie de métro», a illustré James Leech, qui a joint Teachers en 2001 avant d’en devenir PDG en 2007. «Vous le touchez et vous mourrez. Il est tellement plus simple pour les décideurs – d’affaires, syndicaux, politiques – de dire «je vais laisser une autre génération se soucier de ça».

James Leech devrait lui même prendre sa retraite prochainement. Ce dernier devrait quitter le fonds de Toronto gérant 129,5 G$ le 1er janvier 2014. Ron Mock, actuellement vice-président senior des investissements à revenus fixes et alternatifs devrait lui succéder.

Teachers a généré un rendement de 13% sur ses investissements en 2012, selon son rapport annuel. Cette performance dépasse la médiane du rendement des fonds de pension canadien située à 9,4%, d’après un rapport de janvier dernier du service aux investisseurs de la Banque Royale du Canada.

Au 1er janvier 2013, Teachers disposait de suffisamment d’actifs pour répondre à 97% de ses engagements. La pression sur sa capitalisation s’est accrue depuis 2003, les coûts de gestion du fonds dépassant le rendement des actifs en raison des faibles taux d’intérêt et de l’augmentation de l’espérance de vie, indiquait le rapport annuel du fonds torontois.