La montée de la consommation dans les marchés émergents continue d’être le thème d’investissement principal de Philippe Langham pour le Fonds d’actions de marchés émergents RBC primé dans l’industrie.
M. Langham, qui gère ce fonds de 2,3 G$ d’actifs depuis sa création en décembre 2009, dit qu’il a toujours été surpondéré dans les secteurs de la consommation discrétionnaire et de la consommation de base par rapport à l’Indice MSCI Marchés émergents.
« La consommation est le premier facteur que je mentionnerais, dit M. Langham. C’est un thème dont le véritable moteur est l’abandon de la dépendance par rapport aux exportations et aux marchandises pour s’orienter vers la stimulation des économies dans les marchés émergents. » Le nombre croissant de travailleurs à revenu moyen, la hausse des salaires et la croissance de la population sont autant de facteurs qui soutiennent la croissance des secteurs de la consommation, ajoute-t-il.
L’équipe des placements de RBC Gestion mondiale d’actifs au Royaume-Uni privilégie les caractéristiques de nombreuses sociétés de consommation bien gérées, notamment des compagnies de qualité supérieure dotées de marques bien connues disposant de bilans et de flux de trésorerie solides et se réclamant d’une bonne direction et d’une bonne gérance.
« Nous pensons que ces caractéristiques sont primordiales quand on investit dans les marchés émergents », dit M. Langham, responsable des actions des marchés émergents et gestionnaire de portefeuille principal. Par exemple, un avoir lié au secteur de la consommation dans lequel le fonds investit est SM Investments, un conglomérat de commerce de détail, de services bancaires et de développement immobilier aux Philippines.
La focalisation de M. Langham sur les actions de la consommation et les avoirs de qualité a été gratifiante pour les investisseurs. Le fonds a remporté le Prix Morningstar 2015 du Meilleur fonds d’actions des marchés émergents, et il détient actuellement la meilleur cote Morningstar (cinq étoiles) au sein de son groupe de pairs.
Toutefois, même les meilleurs fonds de la catégorie connaîtront des périodes de pertes, et le Fonds d’actions de marchés émergents RBC n’y échappe pas. Ses rendements sur 12 mois se sont situés entre 29,8 % pour la période terminée en janvier 2015 et -15,7 % pour la période terminée en décembre 2011.
Pour la période de 12 mois terminée en février, le fonds a perdu 12,7 %, sa seule consolation étant que le fonds médian pisté par Morningstar a perdu encore plus de terrain, reculant de 17,1 %. « C’est une catégorie d’actifs parfois difficile », dit M. Langham. Mais à long terme et grâce à la reprise de la croissance, les investisseurs devraient enregistrer de très bons rendements. »
Outre la croissance du marché de la consommation, M. Langham a parmi ses thèmes préférés les soins de la santé, la technologie et les infrastructures. « Certaines tendances comme le vieillissement de la population et le besoin de services de santé dans les marchés émergents sont très similaires à celles des marchés développés », dit-il. Par ailleurs, les maladies liées au mode de vie comme le diabète sont également présentes dans les marchés émergents. La tendance consistant à dépenser de l’argent pour suivre un mode de vie sain, s’entretenir personnellement et consommer des aliments naturels, constitue également un facteur important.
Parmi les 10 plus grands avoirs du fonds ces derniers temps, on compte Lupin Ltd., une société pharmaceutique en Inde. Un autre des dix principaux avoirs, qui combine les thèmes de la consommation et de la santé, est Clicks Group. Établie en Afrique du Sud, Clicks exploite des pharmacies et vend des produits de bien-être et des cosmétiques, notamment sous la bannière de Body Shop.
Le troisième grand thème de croissance de M. Langham dans les marchés émergents est la technologie, et en particulier la numérisation. L’Internet revêtira une importance croissante au cours des prochaines années, dit-il, par une pénétration et une utilisation de plus en plus grandes au sein des populations. D’après ses recherches, le potentiel de croissance est loin de faire défaut, puisque seuls 30 % des gens des pays émergents ont accès à l’Internet.
M. Langham prévoit que l’industrie automobile connaîtra pendant les dix prochaines années une importante tendance vers la digitalisation et qu’il s’y produira des changements importants. Ces changements sont alimentés essentiellement par « l’effondrement des coûts de transition vers les véhicules électriques » et l’amélioration des infrastructures destinées aux voitures électriques et aux véhicules sans conducteurs.
Dans le secteur de la technologie, M. Langham investit aussi dans les logiciels et les services. Il dit que les grandes sociétés des marchés émergents au sein de ces segments ont tendance à être très bien gérées et affichent des rendements supérieurs à la moyenne.
Le quatrième grand thème de M. Langham est l’infrastructure. Les principaux moteurs en sont l’urbanisation et la demande subséquente de services comme l’eau, les installations sanitaires, l’électricité et les transports avec l’affluence des gens dans les villes.
« Nous avons commencé à voir dans les marchés émergents un nombre croissant de gouvernements élus qui sont plus favorables aux investissements, dit M. Langham, donc les besoins sont plus susceptibles d’être satisfaits. » De plus, l’un des avantages des marchés émergents est qu’ils ont une dette fiscale relativement faible, donc les gouvernements sont capables de financer les infrastructures.
D’un point de vue géographique, le portefeuille détient actuellement une participation de 17 % en Chine et de 16 % en Inde. « En Chine, nous sommes effectivement assez prudents pour le moment, dit M. Langham. Le fonds est davantage pondéré dans des sociétés de qualité supérieure de Hong Kong qui ont une plus importante participation à la région entière de Hong Kong et de la Chine. Il cite par exemple AIA Group, une compagnie d’assurance régionale qu’il préfère aux sociétés plus axées sur la Chine.
Pour l’avenir, M. Langham est encouragé par la reprise des devises des marchés émergents depuis le début de l’année. « C’est normalement un bon indicateur que les marchés des pays émergents sont susceptibles de se reprendre. » Après plusieurs années de croissance décevante dans les marchés émergents, dit-il « de nombreuses mesures sont en cours dans les marchés émergents, avec beaucoup de réformes, ce qui devrait stimuler la croissance à moyen terme. »