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La Banque centrale européenne (BCE) estime que mieux vaut tout tenter pour faire baisser l’inflation et donc continuer à augmenter ses taux que se soucier de l’économie de la zone euro dans l’immédiat. Selon elle, laisser l’inflation a des niveaux aussi hauts serait bien plus dommageable à long terme, rapporte Zone Bourse.

Depuis le printemps, la BCE, à l’image de la Banque du Canada et de la Réserve fédérale américaine, s’est engagée dans un processus de relèvement de ses taux. Ces hausses se font à un rythme sans précédent et cela devrait se poursuivre dans les mois à venir.

Luis de Guindos, vice-président de la BCE et Joachim Nagel, président de la Bundesbank (la banque centrale nationale allemande) ont convenu mardi que cette stratégie aurait un coût en matière de croissance économique, mais la juge nécessaire.

« Je ferai […] de mon mieux pour assurer que nous, le Conseil des gouverneurs de la BCE, ne baisserons pas la garde trop tôt et que nous poursuivrons la normalisation de la politique monétaire, même si les mesures que nous prenons pénalisent le développement économique. Parce que lorsque la politique monétaire est à la traîne, le coût économique global est bien supérieur », a ainsi affirmé Joachim Nagel lors d’un colloque sur le secteur bancaire en Allemagne.

Luis de Guindos a ajouté que la politique de la BCE aurait pour conséquence de « réduire la demande globale, à la fois la consommation et l’investissement, mais c’est la seule manière d’avancer que nous ayons parce que ne rien faire serait bien pire ».

Les deux experts ont aussi souligné qu’ils étaient favorables à une réduction du bilan de la BCE. Ce dernier a été gonflé ces dernières années par des milliers de milliards d’euros d’achats d’obligations d’État et d’entreprise. Le processus de « resserrement quantitatif » pourrait même chevaucher les hausses de taux de la BCE.

Luis de Guindos a toutefois affirmé qu’il devrait se faire avec prudence.

Les marchés financiers s’attendent à ce que la BCE continue de relever ses taux d’intérêt jusqu’à la mi-2023, avec un pic autour de 3%, contre 1,5% aujourd’hui.