Bien que, lors de son discours sur l’état de l’Union, le président Obama ait indiqué que l’année 2014 « pourrait être un point tournant » pour l’économie américaine et que le Fonds monétaire international (FMI) ait ajusté à la hausse ses prévisions de croissance du PIB américain, Eric soutient que la reprise demeure fragile.

En effet, le taux de chômage, qui se situe à 6,7 %, chuterait pour les mauvaises raisons: « Il est vrai que les États-Unis ont créé de nouveaux emplois, mais la majeure partie de la baisse du taux de chômage est attribuable aux travailleurs découragés qui quittent le marché du travail, situation dont témoigne la diminution du taux de participation, écrit Éric Sprott dans sa plus récente lettre aux investisseurs. Plusieurs soutiennent que la chute du taux de participation est structurelle et qu’elle est causée par le vieillissement de la population. Cette explication est superficielle et trompeuse. »

Selon Éric Sprott, le taux de participation a diminué de 2,9 % depuis janvier 2005 et est passé de 65,8 % à 62,9 %. Les 16 à 24 ans et les 25 à 54 ans sont responsables de 1,3 % et de 4,7 %, respectivement de cette baisse totale qui a été contrebalancé par une hausse de 3,1 % chez les 55 ans et plus.

« Les baby-boomers sont incapables de joindre les deux bouts et doivent travailler pendant plus longtemps, ou même retourner sur le marché du travail après leur départ à la retraite, et que la population active de l’avenir, qui est dans ses années les plus productives, quitte le marché du travail », conclut Éric Sprott.

Il souligne aussi que cette baisse du taux de participation chez les jeunes démontre que, puisqu’ils ont de la difficulté à se trouver un emploi, ces derniers restent aux études plus longtemps et, par le fait même, accumulent davantage de dettes liées à leur scolarité. Érik Sprott craint que ce phénomène ait des conséquences importantes.

« Il ne s’agit évidemment pas d’une solution viable. Le taux de défaillance sur les prêts étudiants (la majorité d’entre eux étant assurés par le gouvernement américain) touche maintenant des sommets sans précédent, et la plupart de ces prêts ont été titrisés et vendus aux investisseurs avec le sceau d’approbation du gouvernement», indique-t-il.

Par ailleurs, Érik Sprott remarque également que les achats à crédit, comme les maisons et les automobiles, ont diminué puisqu’ils sont devenus inabordables en raison de la hausse des taux d’intérêt. De plus, on enregistre une baisse du revenu réel disponible et des dépenses discrétionnaires de l’Américain moyen qui se traduisent par une diminution de la croissance des ventes au détail.

« Ce n’est pas la première fois qu’on entend des affirmations voulant que l’économie américaine se redresse soudainement. Celles-ci sont, au mieux, trompeuses, et, au pire, fallacieuses. Il ne serait pas surprenant que les choses se détériorent davantage, ce qui forcerait les planificateurs centraux à intervenir en adoptant des mesures non traditionnelles», conclut Érik Sprott.