« Avec la levée des sanctions, l’Iran pourra exporter graduellement de 10 à 35 millions de barils qui sont actuellement stockés, écrit Pierre Fournier dans la plus récente édition de Géopolitique en bref. Selon le ministère responsable du pétrole, le pays pourrait également produire et exporter un million de barils de plus par jour en « rouvrant les vannes ».»

Certains analystes prédisent donc une chute du prix du pétrole, à la suite de l’augmentation de la production iranienne, à 15 $ ou 20 $ le baril. Toutefois, selon Pierre Fournier, ces scénarios ne prennent pas en compte les besoins criants en investissement des producteurs de pétrole iraniens.

« Sans investissement majeur des grandes sociétés pétrolières occidentales pour moderniser l’infrastructure et la technologie, la production stagnera et finira par diminuer, écrit Pierre Fournier. La production de certains des plus grands gisements du pays recule déjà de 15 % par année, et des investissements d’au moins 30 milliards de dollars (G$) par année – et un temps considérable – seront nécessaires pour renverser la baisse de productivité.»

De plus, les risques géopolitiques demeurent élevés dans la région et l’administration iranienne, encore très traditionnelle, pourrait entrer en conflit avec les investisseurs étrangers arrivant sur le marché.

« Un autre obstacle viendra de l’OPEP et de la grande rivale de l’Iran, l’Arabie saoudite. Les tentatives de l’Iran d’accroître sa production et ses exportations rencontreront sans aucun doute une ferme opposition », écrit Pierre Fournier.

L’analyste soutient donc qu’un choc qui ferait tomber les prix du pétrole et qui les empêcherait de remonter durant une longue période « paraît improbable ». Il prévoit plutôt que la détérioration continue de la situation géopolitique au Moyen-Orient continuera de faire monter le prix du baril de pétrole.