L’Argentine doit rembourser des intérêts à la majorité de ses créanciers, mais le gouvernement de Buenos Aires dispose d’une période de grâce de 30 jours, après lundi, pour éviter de plonger irrémédiablement dans le rouge pour la deuxième fois en 13 ans.

La Cour suprême américaine a récemment rejeté une tentative argentine de bloquer un jugement rendu en première instance exigeant que le pays rembourse des fonds spéculatifs qui possèdent des obligations découlant du défaut sans précédent de 100 G$ US en 2001.

Un juge fédéral a pressé l’Argentine, vendredi, de continuer de négocier avec les fonds ayant refusé de participer aux dévaluations de 2005 et de 2010. Le magistrat a également affirmé qu’il serait illégal, pour Buenos Aires, d’effectuer un paiement destiné à la majorité de ses créanciers sans également rembourser plus de 1,5 G$ US à ces fonds « vautours ».

La présidente argentine, Cristina Fernandez, a longtemps refusé de négocier avec les plaignants américains, qui ont passé plus d’une décennie devant les tribunaux pour obtenir leur remboursement en entier, plutôt qu’accepter de relâcher un peu la pression sur le pays sud-américain. Mais Mme Fernandez a été acculée dans un coin par l’un de ces fonds spéculatifs.

Rembourser entièrement ces fonds déclencherait sans doute des poursuites de la part d’autres créanciers réclamant d’être payés en fonction de conditions similaires. Le gouvernement argentin estime que cela pourrait finir par lui coûter jusqu’à 15 G$ US.

Avec près de 29 G$ US en réserves de devises étrangères, l’Argentine semble avoir les moyens de payer ses factures. Mais ces réserves comprennent des prêts consentis à d’autres pays, des dépôts auprès du FMI et d’autres biens ne pouvant être récupérés facilement. Si on enlève tout cela, Buenos Aires dispose d’environ 16 G$ US.