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Une récession et une détérioration du marché de l’habitation toucheront le secteur financier canadien, mais les banques sont généralement équipées pour résister au stress, affirme DBRS Morningstar dans un nouveau rapport.

L’agence de notation a déclaré que les niveaux élevés d’endettement des ménages et les prix élevés des logements représentent des « vulnérabilités clés » pour le système financier canadien. Cela s’explique notamment parce que les ménages endettés ont étiré leurs finances pour acheter des maisons à des prix élevés pendant la pandémie.

Certains ménages ont ainsi contracté des prêts hypothécaires plus importants, des amortissements plus longs et des prêts hypothécaires à taux variable, qui sont plus exposés à la hausse des taux. Aujourd’hui, alors que les taux d’intérêt augmentent, le marché du logement s’affaiblit, selon le rapport.

DBRS a noté que les prix nationaux du logement ont baissé pendant trois mois consécutifs. En juin, les prix ont subi leur plus forte baisse mensuelle depuis 2005.

Ces tendances devraient se poursuivre à mesure que les taux augmentent.

« Bien que l’ampleur de l’impact du resserrement de la politique monétaire sur le marché du logement ne soit pas encore claire, la hausse des taux continuera d’éroder l’accessibilité au logement aux niveaux de prix actuels, ce qui réduira davantage la demande et exercera une pression à la baisse sur les prix des logements », prédit le rapport.

En outre, la hausse des taux touchera les spéculateurs du marché immobilier.

« Lorsque les spéculateurs fortement endettés devront renouveler/financer leur prêt à des taux plus élevés, ils pourraient commencer à ressentir des flux de trésorerie négatifs sur leurs investissements immobiliers et décider de vendre », prévient le rapport.

Malgré ces tendances, le rapport indique que les grandes banques canadiennes sont généralement bien positionnées.

Le marché du travail demeure vigoureux et le système financier est « bien réglementé, avec des bilans solides, des niveaux robustes de génération de capital interne et des réserves de capital qui devraient être en mesure de supporter une chute importante des prix des maisons », indique le rapport.

DBRS s’attend à ce que les banques commencent à constituer des provisions pour pertes de crédit sur les prêts productifs au cours des prochains trimestres « pour tenir compte de l’incertitude économique et de la hausse rapide des taux d’intérêt ».

« Le plus grand risque, cependant, est qu’un ralentissement conduise à des chocs entraînant des pertes d’emplois, car une poussée du chômage entraînerait une chute plus forte des prix des logements », conclut DBRS.