« Les indicateurs économiques se sont montrés généralement en meilleure forme que ce que prévoyait le consensus, faisant en sorte que l’indice des surprises économiques est clairement en hausse depuis la fin du printemps », indique Francis Généreux, économiste principal chez Desjardins, dans un bulletin publié mercredi.
Francis Généreux évoque trois principaux facteurs susceptibles d’expliquer l’amélioration de la conjoncture britannique.
1- Le Brexit n’est pas encore amorcé. Selon Francis Généreux, le gouvernement ne semble pas enclin à entamer rapidement les négociations, ce qui retarde d’autant les « effets directs redoutés de nouvelles contraintes dans les échanges avec l’UE ».
2- La transition au poste de premier ministre s’est faite rapidement. Au lendemain du référendum, le processus de nomination d’un successeur à David Cameron s’annonçait long, mais la nomination éclair de Theresa May comme nouveau chef conservateur et son arrivée à la tête du pays « a été étonnamment rapide », estime Francis Généreux.
3- L’économie britannique était déjà vigoureuse. Au cours du dernier mois, une amélioration des indices PMI britanniques (indicateur composite de l’activité manufacturière), notamment dans la fabrication, a été observée tandis que pour la même période, les indices PMI ÉuroLandais ont diminué. Francis Généreux estime que ce contraste peut s’expliquer en partie par la forte dépréciation de la livre après le référendum. « Une devise relativement plus faible et l’absence de contraintes commerciales imminentes ont été suffisantes pour que les entreprises britanniques gardent le moral ».
L’économiste souligne également que la croissance du PIB réel observée au printemps, soit avant le référendum, enregistrait de meilleurs résultats que ceux anticipés, ce qui suggère que l’économie britannique était déjà plus vigoureuse qu’escomptée.
Pour ces raisons, Francis Généreux est d’avis que « la Banque d’Angleterre patientera avant d’assouplir davantage sa politique monétaire », après une premier ajustement effectué au mois d’août. Il rappelle aussi que les « craintes ne sont pas toutes estompées et beaucoup d’incertitudes demeurent en place ou se développeront », compte tenu du fait que tôt ou tard, le Royaume‐Uni sortira de l’UE. Un ralentissement de la croissance britannique est donc toutefois toujours attendu l’an prochain.