En effet, les employés récompensés financièrement amèneraient moins d’idées nouvelles, mais, lorsqu’ils le font, ces dernières seraient de meilleure qualité, selon les chercheurs Michael Gibbs, Susanne Neckermann et Christoph Siemroth.
Dans leur recherche, intitulée « A Field Experiment in Motivating Employee Ideas», 19 équipes ont été assignées au groupe contrôle ou au groupe de « traitement ». Durant 13 mois, le groupe « traitement » recevait des points, utilisables sur un site d’achats, en échange des idées qu’ils soumettaient et qui était assez intéressantes pour êtes mises en application. Les récompenses pouvaient être bonifiées si les clients de l’entreprise appréciaient les nouvelles propositions.
« Puisque le programme mettait l’accent sur la qualité des idées, une conclusion de la recherche est que le traitement favorise une augmentation de la qualité des idées et non pas une augmentation de la quantité d’idées soumise », soutiennent les trois chercheurs.
Les chercheurs tracent donc un lien entre le concept de récompense et celui de motivation. Dans des recherches précédentes, plusieurs chercheurs avaient prouvé que le fait de récompenser quelqu’un avait pour effet pervers de diminuer sa motivation intrinsèque.
« Notre vision est que ce problème est souvent mal compris, a indiqué Michael Gibbs en entrevue au Harvard Business Review. Les récompenses peuvent diminuer la motivation personnelle, dont la créativité est une partie, si on renforce les mauvais comportements. Si, au contraire, on récompense les bons comportements on peut augmenter la créativité. »
Selon les chercheurs, l’entreprise pouvait tester les idées soumises avant de les appliquer à l’ensemble de son organisation.
« Il peut y avoir des coûts substantiels à l’implantation de nouvelles politiques organisationnelles, rappellent les trois chercheurs. De plus, l’inertie bureaucratique peut aussi rendre difficile et coûteuse la modification des nouvelles politiques. Pire, la modification d’une politique nouvellement implantée peut réduire la crédibilité des gestionnaires aux yeux de leurs employés.»
Avec le Harvard Business Review