D’amour et d’argent
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Le sondage est clair, si plus de la moitié des couples canadiens désirent changer certaines habitudes financières de leur conjoint, plus d’un tiers des Canadiens (35 %) cachent des secrets financiers à leur conjoint, par exemple leur dette de carte de crédit.

À la lueur de ce sondage, BDO Canada rappelle que les couples devraient être honnêtes et ouverts à propos de leurs dettes et de leurs finances. Cela éviterait des disputes et permettrait de régler plus vite certains problèmes financiers.

« La phrase est simple, explique Ronald Gagnon, associé vice-président principal chez BDO Canada, les problèmes d’argent demeurent encore aujourd’hui la cause la plus commune de divorce au Canada, donc il faut communiquer. Le fait de cacher des choses à son conjoint, comme le démontre ce sondage, va créer des tensions et des difficultés dans le couple. »

Ronald Gagnon relève que, selon le sondage, ce que l’on cache à son conjoint ce sont souvent les dettes de carte de crédit et les habitudes de consommation. Il trouve cela décourageant car, selon lui, les deux sont interreliés et les dettes de crédit sont l’instrument financier le plus coûteux que l’on puisse utiliser.

Il souligne que si être en couple ne nous rend pas responsables des dettes du conjoint à moins de s’être engagé contractuellement, et ce même en cas de mariage, lorsque l’un des deux membres du couple désire régler ses dettes, il est plus aisé de le faire à deux qu’individuellement. Ainsi, il conseille de pousser les clients à être plus transparents entre eux et à surmonter les problèmes ensemble.

« Il faut aider à diminuer plus rapidement l’endettement de son conjoint parce qu’on n’est jamais plus riche que lorsque l’on n’a pas de dette. Ça avantage tout le monde que les dettes se remboursent rapidement », soutient Ronald Gagnon.

Même si le vice-président principal chez BDO Canada affirme qu’il faut surmonter les dettes à deux, il n’est pas forcément adepte du compte conjoint. Selon lui, il n’est pas forcément nécessaire de conseiller à ses clients d’en ouvrir un, tant que le couple est bien dans ses finances.

« Il y a des gens qui fonctionnent très bien sans [avoir un compte conjoint] parce que la répartition des dépenses est faite telle que, soit la personne à la fin du mois donne un certain montant à l’autre qui a payé plus, ou soit les dépenses sont réparties au prorata des revenus respectifs », explique Ronald Gagnon.

Prévenir d’une éventuelle séparation

Ronald Gagnon garde toujours en tête qu’il faut protéger les membres du couple en cas de séparation.

Selon lui, si le mariage est réglementé ainsi, c’est parce que les couples n’abordent pas le sujet de la séparation. Mais, il rappelle que s’il y a un régime de protection pour les gens mariés, les conjoints de fait n’ont pas les mêmes protections. Il serait donc encore plus important d’aborder ces sujets-là avec ces clients dès le départ.

« Il n’y a pas cinquante façons de leur dire que personne ne veut mourir, mais on sait que l’on va mourir un jour. Ainsi, il est possible aussi qu’ils se séparent et ils auraient intérêt à aborder ce sujet dès le départ », explique-t-il.

Selon lui, une façon très simple de prévenir ces problèmes c’est de répartir les dépenses au prorata des revenus, ce qui offre un certain équilibre. Si l’une des deux personnes ne travaille pas, et que ce couple n’est pas marié, il serait judicieux de proposer au conjoint qui travaille de contribuer au CELI ou au REER de l’autre, ou trouver d’autres méthodes pour assurer l’avenir de la personne qui ne fait pas d’argent.