Un groupe de 80 femmes influentes du monde des affaires et de la société civile exhorte les autorités canadiennes de régulation des marchés financiers à relancer leurs travaux sur la divulgation des informations climatiques.
Dans une lettre ouverte organisée par Women Leading on Climate, les signataires affirment que la décision « abrupte » prise en avril par les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) d’interrompre les travaux met l’économie en danger.
Les règles qui étaient proposées exigent des entreprises qu’elles déclarent leurs émissions, qu’elles décrivent les risques et les occasions liés au changement climatique et qu’elles expliquent leur stratégie de gestion de ces risques afin que les investisseurs disposent des informations dont ils ont besoin.
Pour rappel, les ACVM ont déclaré qu’elles suspendaient indéfiniment leurs travaux sur les informations à fournir afin de se concentrer sur l’amélioration de la compétitivité, de l’efficacité et de la résilience des marchés.
Les signataires de la lettre, dont Barbara Zvan, directrice générale de l’University Pension Plan, Barbara Stymiest, directrice de George Weston et Catherine McKenna, directrice générale de Climate and Nature Solutions, affirment que la divulgation de ces informations permettra au Canada d’être davantage compétitif.
Barbara Stymiest, qui était auparavant PDG du Groupe TMX, a déclaré dans un communiqué que des juridictions représentant plus de la moitié du PIB mondial s’orientent vers des normes alignées au niveau mondial et que le Canada risque de perdre des investissements s’il ne les adopte pas.
« Le Canada est un petit poisson et nous avons besoin de capitaux mondiaux. Nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d’abandonner alors que tous les autres progressent », affirme-t-elle.
La décision des régulateurs canadiens de mettre un terme aux efforts de divulgation a été une surprise, car il s’agit d’assurer le bon fonctionnement des marchés, commente Catherine McKenna.
« Il s’agit de s’assurer que les marchés sont efficaces, de promouvoir la compétitivité et de renforcer la résilience », estime-t-elle.
« Il est donc assez étrange qu’alors que le monde va de l’avant et que toutes ces juridictions vont de l’avant, les autorités canadiennes de réglementation des valeurs mobilières déclarent qu’elles vont faire une pause alors que le changement climatique s’aggrave. »
Le revirement des ACVM est intervenu après que les régulateurs américains ont également mis un terme à leurs efforts de divulgation sur le climat, mais la lettre ouverte indique qu’il est présentement essentiel que le Canada se distingue.
« Il n’y a jamais eu de moment plus important pour le Canada de montrer au monde qu’il est ouvert et prêt à faire des affaires. L’adoption d’une norme de divulgation climatique harmonisée à l’échelle mondiale enverra ce signal. »