Un homme d'affaires avec un ordinateur assis sur un bloc jaune dans le ciel. On voit également un signe de dollar, dans une bulle derrière lui.
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Devant l’érosion constante de leur marge d’intérêt, la proportion de banques qui refusent catégoriquement de mettre à contribution les petits épargnants s’amenuise considérablement, note Zone Bourse dans un article récent.

Il faut savoir que pour le moment, seuls les dépôts des grands épargnants sont touchés par les taux négatifs. Toutefois, répercuter une partie du coût des taux négatifs pour les banques sur les petits clients semble être une bonne façon de contrer quelque peu cette érosion.

Cette solution est visiblement envisagée par plusieurs joueurs. Depuis l’introduction des taux négatifs par la Banque nationale suisse en 2015, la proportion de banques refusant catégoriquement de léser leurs petits épargnants est passée de 70 % il y a 5 ans à 20 %, selon les chiffres de la firme Ernst & Young.

Plus de la moitié des établissements (55 %) considèrent sérieusement abaisser le seuil au-delà duquel les taux négatifs sont répercutés sur les dépôts. Il s’agit d’une grande augmentation par rapport à l’année dernière où seuls 33 % des établissements voulaient agir ainsi.

Ce changement de mentalité serait particulièrement flagrant parmi les petites banques régionales, selon Patrick Schwaller, associé chez EY Suisse.

Toutefois, selon les auteurs de l’étude d’Ernst & Young, certaines personnes seraient encore à l’abri de ce possible changement. Ainsi, les épargnants possédant moins de 100 000 francs suisses (CHF) sur leur compte ne seraient pas menacés par cette réflexion.

Pour le moment, le secteur n’agit pas, attendant qu’un premier joueur ose franchir le pas, selon l’associé chez EY Suisse.

« Combien de temps les banques pourront-elles encore exonérer les petits épargnants? », se demande-t-il.

Repenser le modèle d’affaires

Les personnes visant uniquement l’épargne seraient particulièrement exposées aux réflexions des banques suite à cette époque de taux négatifs. La majorité des institutions financières sondées (56 %) considèrent ainsi cette clientèle comme peu attrayante, car il est difficile de faire des bénéfices avec elles. Il serait ainsi logique que les banques mettent en place un système pour inciter ces épargnants à transférer leurs fonds dans des offres de placements qui sont plus rémunératrices.

Les risques pesant sur l’épargne sont surtout dus à la faiblesse des taux d’intérêt et au niveau élevé d’incertitude.

Tout espoir de normalisation des taux semble toujours plus dérisoire, les banques envisagent donc de modifier leur modèle d’affaires.

Parmi les avenues envisagées, l’investissement durable est considéré comme un domaine prometteur, même si les institutions ont encore du mal à se lancer.

Toutefois, malgré ces difficultés rencontrées par les institutions, il est intéressant de voir que la confiance du public reste au beau fixe. La part de clients satisfaits des prestations de leur banque s’élève ainsi à 85 %.