Une silhouette d'ours sur un fonds de graphique de marché haussier.
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Le marché haussier actuel n’est pas dû à l’essor de l’économie, selon Morningstar, mais serait plutôt les sursauts du dernier marché haussier. Ainsi, ce dernier est voué à mourir, mais quelle sera la cause de son arrêt?

Le krach de la pandémie et la reprise n’auraient ainsi été que des péripéties du marché haussier qui a commencé en 2010, avance Craig Basinger, directeur des investissements chez Richardson Wealth. Un marché haussier de deux ans ne ressemblerait ainsi pas au marché actuel, appuient Craig Basinger et Aidan Garrib, chef, stratégie et recherche macroéconomique mondiale à Pavilion Global Markets pour expliquer leur avis.

Normalement, au début d’un cycle haussier, les investisseurs font preuve de prudence, car il est difficile de connaître à l’avance la direction que prendra le marché. Mais actuellement, les investisseurs sont avides de risque, les introductions en bourse sont nombreuses et les indices ne cessent d’atteindre de nouveaux sommets, autant de signes d’une fin de cycle haussier.

Cette hausse n’en est toutefois pas à ses derniers balbutiements, selon les deux experts. « Je pense qu’on peut dire sans risque de se tromper que les chances d’une récession au cours des 12 prochains mois sont faibles, avance Craig Basinger. Et s’il y a un repli, nous pensons que ce sera une opportunité d’achat. »

Le poison du cycle haussier

Ce qui devrait mettre le coup de grâce au cycle haussier actuel sont l’inflation et la hausse des rendements en intérêts, analyse Craig Basinger. L’inflation devrait inciter, à long terme, les banques centrales à vouloir agir pour la freiner en relevant notamment les taux.

D’après les deux experts, le marché devrait continuer de bien se porter, tant que l’inflation sera gérable et que les banques centrales continueront avec leur politique accommodante.

Difficile de dire toutefois le type d’inflation à laquelle s’attendre. Soit elle sera tirée par la demande soit par les coûts. Dans le deuxième cas, l’inflation érode les bénéfices et fait en sorte que les entreprises sont davantage frileuses à procéder à de nouvelles embauches.

Des éléments semblent pointer vers ce scénario, notamment le prix des matériaux qui fait qu’il est maintenant plus rentable de construire de grandes que de petites maisons. Les entreprises du monde entier ont également décidé de revoir leurs chaînes d’approvisionnement pour que ces dernières soient plus résistantes aux chocs, ce qui contribue à pousser l’inflation des coûts.

Un choc relatif

Le choc dépendra des banques centrales et la façon dont elles initieront leurs hausses de taux, estime David Sekera, stratège en chef des marchés américains chez Morningstar. La Réserve fédérale prévient toujours à l’avance lorsqu’elle compte modifier sa politique monétaire.

Une hausse de taux n’est pas forcément problématique, mais deux facteurs exogènes à l’économie pourraient encore avoir un gros impact : notamment le variant Delta et le confinement qui pourrait en découler, de même qu’un ralentissement plus prononcé de l’économie chinoise que ce celui prévu par les marchés.

Toutefois, à moins d’un nouveau choc, le marché haussier devrait se poursuivre quelques mois.