Un graphique qui montre une baisse.
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Quelques jours à peine après avoir dépassé la barre des 12 000 points, le Nasdaq a perdu plus de 10 % avant de remonter un peu.

Dans un podcast du journal Les Affaires, Nicolas Vaugeois, vice-président et gestionnaire de portefeuille, répartition globale de l’actif et stratégies alternatives chez Fiera Capital revient sur les événements pour leur donner une explication et partager ses vues quant à leur signification pour le futur des titres technologiques.

Selon lui, pour expliquer la chute récente du Nasdaq, il faut plutôt revenir sur les hausses incroyables des derniers mois. « Quand on regarde par exemple le mois d’août, le Nasdaq a pris plus de 14 % », note-t-il ainsi.

Cette hausse s’explique notamment, d’après lui, par les baisses de taux des banques centrales qui a poussé les investisseurs vers les actions. Considérant que les compagnies technologiques ont montré leurs avantages lors de la pandémie et du confinement qui en a découlé, il est peu surprenant que les investisseurs aient jeté leur dévolu sur elles, faisant ainsi grimper la valeur des titres de ce secteur.

« La tendance était vers les compagnies technologiques et la croissance, mais à un certain niveau les investisseurs regardent les valorisations. Et quand on regarde les valorisations des principales compagnies du Nasdaq, on était à des niveaux vertigineux et une prise de profit s’avère des fois très judicieuse », ajoute Nicolas Vaugeois.

C’est la situation observée dans les derniers jours. Il est d’avis que nous avons assisté à une prise de profit et à une rotation sectorielle des titres technologiques vers des titres de valeur, « qui devraient bénéficier plus de la réouverture dans un monde post COVID », précise-t-il.

Fragmentation = plus de valeur?

Cet engouement des investisseurs pour les titres technologiques a été particulièrement visible lors du fractionnement d’actions survenu chez Tesla et Apple. La valeur des deux titres a flambé à la suite de cette annonce.

« Quand Tesla a annoncé son fractionnement, le titre a pris presque 12 % », constate Nicolas Vaugeois qui juge que cela est dû à un excès d’enthousiaste dans le marché.

« Quand il y a fractionnement d’action, la capitalisation boursière ne change pas », rappelle-t-il, ajoutant qu’il juge donc cette hausse irrationnelle. Il était donc prévisible que le mouvement s’inverse assez rapidement.

« La correction des derniers jours s’avère selon moi logique et saine », ajoute-t-il.

Elle s’explique d’autant plus lorsque l’on considère le poids d’Apple au sein du S&P 500 et du Nasdaq. Dans le cas d’une chute de la valeur des actions du géant technologique, il est évident selon lui que ces deux indices afficheront un recul.

La fin des excès?

Si Nicolas Vaugeois n’est pas prêt à annoncer la fin des excès du côté des actions du secteur technologique, il estime toutefois que la chute de 10 % observée en deux jours aura certainement calmé quelque peu l’enthousiasme des investisseurs.

« À un certain moment, les valorisations doivent être prises en compte », soutient-il.

Il note toutefois qu’il y a encore beaucoup d’argent « sur le côté ». Cet argent « va être redéployé dans les titres technologiques ou dans le camp des valeurs, assure-t-il. Nous, on pense que ça va être davantage redéployé dans des titres de type plus valeurs, qui vont bénéficier de la reprise économique. »

Il estime d’ailleurs que le secteur financier canadien devrait profiter de ce mouvement et bien faire dans les prochains mois.

Dans l’ensemble, Fiera Capital n’a pas trop de craintes concernant l’avenir, ni même une éventuelle deuxième vague. L’institution croit que même dans un tel scénario, le confinement serait moins restrictif que ce que nous avons connu. La société, qui est actuellement positionnée avec une sous pondération des actions canadiennes, et qui est neutre du côté des États-Unis et des actions internationales, s’attend à ce que dans les 12 à 18 prochains mois les actions canadiennes surperforment leurs pairs.