An-Lap Vo-Dignard investit en outre de 10 à 15 heures par semaine pour soutenir ces causes et plusieurs autres. Il siège à des conseils d’administration et à des comités de financement d’organisations caritatives, en plus de participer à des événements de toutes sortes.

Cette culture du partage, An-Lap Vo-Dignard l’a développée très jeune et n’a jamais cessé d’y croire.

«Ma mère me donnait une orange et me disait : « C’est ton orange, mais ne garde pas tout, donne un quartier ». Je voyais alors le sourire des gens ; encore aujourd’hui, c’est ce qui me nourrit».

Entrepreneur dans l’âme

Diplômé de HEC Montréal en 1996, An-Lap Vo-Dignard commence sa carrière à la Banque de Montréal comme directeur services financiers, avant de se joindre en 1998 à la FBN (alors Lévesque Beaubien Geoffrion).

«Ce que j’ai toujours aimé à la Banque Nationale, c’est sa culture entrepreneuriale, bien que notre travail soit très encadré et réglementé», explique-t-il.

La mère d’An-Lap Vo-Dignard a déjà possédé un restaurant et un club vidéo. «Cela m’a obligé, à un très jeune âge, à goûter un peu à l’entrepreneuriat et sans vraiment m’en rendre compte, à assumer un certain nombre de responsabilités.»

En 2001, il s’associe à Ian Provost, aujourd’hui vice-président et conseiller en placement. Celui-ci est alors directeur services financiers à la Banque Nationale et ils ont eu l’occasion de travailler sur des dossiers communs.

Benoit Primeau, un actuaire qui était conseiller en gestion des placements chez Mercer Consultation, les rejoint en 2007 après être entré à la FBN l’année précédente.

«Benoit [aujourd’hui conseiller en placement, vice-président et gestionnaire de portefeuille] vient du secteur institutionnel et nous trouvions que c’était intéressant d’aller chercher une telle expertise pour l’ajouter à notre équipe», explique An-Lap Vo-Dignard.

Le Groupe VPP devient au fil du temps une équipe multidisciplinaire composée de six professionnels, soit trois conseillers en placement et trois adjoints. Son offre de service se concentre sur la gestion de patrimoine.

«Sa gestion conservatrice, personnalisée, vise l’appréciation du portefeuille à long terme en mettant l’accent sur la protection du capital», mentionne le site Internet du groupe.

«Nous avons une approche très personnalisée et centrée sur le client. Je mentionne d’ailleurs à mes clients que je ne suis pas là pour les rendre riches et que, si c’est ce qu’ils recherchent, ils ne sont pas à la bonne place», explique An-Lap Vo-Dignard.

«Nous avons plusieurs clients entrepreneurs qui possèdent un capital souvent important, mais aucun fonds de pension, ajoute-t-il. Nous devons donc protéger le capital qu’ils ont mis de côté et pour lequel ils ont travaillé fort afin qu’ils aient de l’argent à la retraite.»

La clientèle du Groupe VPP est principalement composée de familles fortunées, d’entrepreneurs, de fondations, de cadres et de professionnels. Les trois conseillers ont en moyenne 150 clients chacun et l’actif sous administration de la firme s’élève à plus de 500 M$.

Les premiers pas

«Ian Provost et moi participions à beaucoup d’événements caritatifs. Nous en sommes venus à nous dire que nous pourrions également mettre sur pied notre propre événement», raconte An-Lap Vo-Dignard.

Si l’idée d’organiser un tournoi de golf s’est imposée dès le départ, le choix de la cause soutenue relève davantage du hasard. C’est en effet par l’entremise d’un ami commun qu’An-Lap Vo-Dignard rencontre l’ex-Olympien Bruny Surin. Celui-ci vient alors de créer sa fondation dans le but de financer notamment des bourses de sport-études. Le Groupe VPP choisit d’y verser l’argent récolté lors du premier tournoi de golf qu’il a organisé.

«L’objectif avait été fixé à 10 000 $, ce que nous trouvions très raisonnable. Nous avons finalement récolté plus de 30 000 $, se rappelle-t-il. L’expérience a été très formatrice, et nous avons récidivé pendant quelques années avec le tournoi de golf.»

Régulièrement sollicité, An-Lap Vo-Dignard confirme devoir refuser quantité de demandes d’engagement. Au fil des ans, le conseiller multiplie néanmoins ses participations et les causes dans lesquelles il s’engage.

«C’est vrai que je m’engage beaucoup, mais j’aime voir l’impact de cet engagement. Si je ne le vois pas, même si je comprends logiquement que je suis en train d’aider, ce n’est pas pareil. Ce sentiment, c’est en grande partie ce qui m’a poussé à organiser des événements caritatifs», estime An-Lap Vo-Dignard.

En 2010, le tournoi de golf cède sa place à un gala-bénéfice. De même, le Groupe VPP n’hésite pas à s’associer à des activités moins traditionnelles.

En septembre 2014 par exemple, 70 personnes, dont quelques athlètes olympiques, ont effectué la descente de la paroi d’un immeuble de 22 étages situé sur l’avenue McGill College, à Montréal, dans le cadre de la 10e édition de l’événement «Zone de chute VPP».

Organisé au profit de la Société pour les enfants handicapés du Québec, cet événement a permis de recueillir 100 000 $, ce qui a financé les séjours au Camp Papillon d’enfants handicapés issus de familles défavorisées.

Parmi ses engagements, le Groupe VPP a également conclu une entente de cinq ans avec l’OSM, destinée à donner accès aux répétitions à des personnes qui n’ont pas l’occasion d’assister à des concerts.

«Notre engagement permet de faire découvrir la musique classique. Je participe aussi à l’organisation du Bal des enfants de l’OSM et ce dont je suis fier dans ce cas, c’est que je suis parvenu à créer un maillage qui permet à des enfants handicapés d’y assister», évoque-t-il.

An-Lap Vo-Dignard est membre du conseil d’administration de la Société pour les enfants handicapés du Québec.

Bien s’entourer pour bien donner

Pour An-Lap Vo-Dignard, il faut savoir s’entourer et s’organiser dans ses engagements aussi bien que dans son travail, à défaut de quoi la clientèle risque d’être négligée.

«Les gens nous confient leur argent, leur retraite, et la responsabilité première du conseiller est d’en prendre grand soin. Il ne faut pas faire l’erreur de penser qu’on peut s’engager dans plein de causes en étant tout seul et qu’il n’y aura pas d’impact, dit-il. Je ne pourrais jamais réaliser tout cela sans l’appui de mes associés. Nous en avons discuté dès le départ, nous partageons les mêmes valeurs.»

Selon An-Lap Vo-Dignard, le choix des bénévoles et des partenaires, tout comme la reconnaissance de leur engagement, est incontournable.

Pour y parvenir, il donne de la visibilité aux entreprises engagées dans les événements caritatifs, il remet aux bénévoles des sacs cadeaux remplis d’articles promotionnels, et joue à l’entremetteur en sélectionnant minutieusement la place des convives à chacune des tables lors de son gala.

«Je me casse la tête pour redonner un petit quelque chose, car je considère que ça fait partie de mon rôle. Il y a une foule de bonnes causes et les gens sont très sollicités, alors il faut se distinguer et toucher les gens personnellement.»

An-Lap Vo-Dignard considère d’ailleurs qu’il ne faut pas s’engager en espérant un retour, car s’il y en a un, ce sera à très long terme.

«Certains conseillers imaginent que l’engagement est une bonne avenue pour le développement des affaires. Bien que le Groupe VPP ait remporté en 2012 le prix de l’Équipe de l’année au Canada dans le cadre du programme d’excellence de la Financière Banque Nationale, il m’apparaît évident que si mes associés et moi avions investi notre temps dans le développement des affaires plutôt que dans l’engagement social et le bénévolat, cela aurait été plus rentable pour notre firme», analyse-t-il.

Ce prix récompense la qualité de la gestion des placements, de la croissance des actifs, de la performance ajustée pour le risque, du respect du code d’éthique et du niveau élevé d’engagement social.

Interrogé sur la cause dans laquelle il aimerait s’engager dans l’avenir, An-Lap Vo-Dignard n’hésite pas à citer le Musée des beaux-arts de Montréal. «J’aimerais beaucoup m’y engager, car j’adore l’art, mais j’ai une responsabilité envers mes clients. Il faut savoir bien mesurer ses efforts et ce que l’on peut pleinement réaliser.»