
« Compter sur un secteur financier dynamique est un ingrédient essentiel au développement d’une communauté », a souligné Mario Albert, lors d’un évènement organisé jeudi par le Cercle de la finance internationale de Montréal.
Pour le Grand Montréal, l’importance de l’industrie financière n’est plus à démontrer. Elle génère en effet près de 100 000 emplois dans près de 3 000 entreprises, a-t-il rappelé.
Se distinguer
« Bien que Montréal ne soit pas Londres, New York ou Toronto, elle n’en demeure pas moins une place financière dynamique qui a su développer certaines expertises en finance et en technologie. Nous considérons ces expertises comme des pôles d’attraction intéressants aux yeux de sociétés financières étrangères susceptibles de venir s’installer dans la métropole », signale Mario Albert.
Les secteurs d’excellence évoqués par Mario Albert concernent principalement la retraite, les produits dérivés, le capital de développement, la fintech, l’entrepreneuriat financier et les ressources humaines.
« Nous voulons faire de Montréal un endroit où on discute de la retraite. Nous possédons une véritable expertise en la matière, nous voulons exporter cette expertise et lancer un signal très fort », illustre-t-il notamment.
Tout le développement entourant la Fintech est déjà au coeur des transformations qui marquent l’industrie financière et malgré tout, au cours des dix prochaines années, les développements seront encore plus importants, mentionne ensuite Mario Albert.
« En réalité, personne ne sait quels seront les nouveaux paradigmes. Ce que nous savons toutefois, c’est que ce mouvement est irréversible. Le secteur financier va être complètement bouleversé et le modèle d’affaires des institutions financières va être complètement changé. Il s’agit de défis importants, mais aussi d’une évolution qui crée des opportunités », analyse Mario Albert.
Dans cette perspective, Finance Montréal cherche présentement à structurer l’écosystème local gravitant dans le secteur de la fintech. « Nous voyons beaucoup de petits joueurs émerger et nous voulons les sensibiliser aux secteurs stratégiques de l’industrie de la finance afin qu’ils s’y intéressent. Nous voulons catalyser les énergies pour agir sur les bonnes idées », dit-il.
Jouer sur les perceptions
Montréal se classe au 17e rang du Global Financial Centres Index de septembre 2015. « Ce classement est basé sur deux choses, soit un ensemble de données objectives, mais aussi sur un sondage de perception.
Selon lui, l’un des défis de Finance Montréal consiste à amener les entreprises à mettre les pieds à Montréal. « Par la suite, les grandes qualités naturelles de la métropole font le reste. Il est donc important de faire valoir nos forces et être agressif », lance Mario Albert.
Des événements contextuels ont joué jusqu’ici en faveur de Montréal, qui a su capitaliser sur ses forces pour capter ces opportunités, selon Mario Albert. Il évoque à cet égard la pression sur le niveau de rentabilité des entreprises du secteur financier à travers le monde qui s’est accentuée depuis 2008.
« L’évolution de la réglementation aux États-Unis a forcé, d’une certaine façon, toutes les grandes banques internationales qui y ont des sièges sociaux à évaluer la pertinence de délocaliser certaines de leurs activités. Montréal, en raison notamment de sa main-d’oeuvre hautement spécialisée, se démarque à titre d’alternative intéressante », mentionne-t-il.
Mario Albert cite en exemple la venue de State Street, puis celle de Morgan Stanley, « qui a décidé en 2008 d’implanter à Montréal un centre de développement de logiciels, au sein duquel la création d’emploi ne cesse de croître ».
« Mes compétiteurs qui sont à la tête d’organismes de développement similaires à Finance Montréal, ont pris l’habitude de faire le tour du monde de deux à trois fois par année pour faire valoir les bénéfices de leurs régions. Peut-être devrais-je le faire au moins une fois par année », questionne Mario Albert.
Pour sa part, Finance Montréal a plutôt choisi de mettre l’accent sur des secteurs d’excellence et de faire valoir les niches dans lesquels elle est en mesure de se développer. Pour y parvenir, ses représentants prennent part à des tournées économiques ciblées. Toutefois, en participant à l’organisation d’événements internationaux tels que le Forum Fintech Montréal et la Conférence internationale de Montréal sur la retraite, Finance Montréal s’assure également d’amener des décideurs issus des quatre coins du monde à venir goûter à Montréal.