C’est du moins ce que révélait le quotidien La Presse, dimanche soir.

Au ministère des Finances, de qui relève l’AMF, on « ne confirme pas la nouvelle » d’un passage de Mario Albert à Investissement Québec, répond l’attachée de presse Mélanie Malenfant par courriel.

À l’AMF, on assure que ce ne sont que des rumeurs. « Nous avons un président-directeur général qui est en poste ce matin et qui continue son travail. Si le gouvernement a des intentions éventuelles par rapport à M. Albert, ce sera au gouvernement de les annoncer », relate Sylvain Théberge, porte-parole de l’AMF.

La nomination est la responsabilité du conseil des ministres. Le conseil se tient mercredi et l’annonce officielle devrait être faite vendredi.

Mais il est « trop tôt » pour dire qui sera le prochain président, assure toutefois la ministre déléguée à la Politique industrielle, Elaine Zakaïb, en entrevue à la Presse canadienne.

Elle  précise que « ça sera au conseil d’administration d’Investissement Québec d’évaluer les candidatures et de soumettre son choix au conseil des ministres ».

La loi sur le gouvernance des sociétés d’État précise ainsi que c’est aux CA des sociétés de soumettre des candidatures au gouvernement, qui nomme ensuite un titulaire.

La décision, qui devrait survenir « cette semaine ou la semaine prochaine », en dira long sur les intentions du gouvernement, qui veut toujours « repenser la vision d’Investissement Québec ». Elle dit que le gouvernement Marois préfère quelqu’un qui s’occupe de développement économique plutôt qu’ « un banquier ».

Jean St-Gelais, premier fonctionnaire de l’appareil gouvernemental et prédécesseur de Mario Albert à l’AMF, a recruté Nathalie Drouin et Patrick Déry, l’automne dernier. Il avait aussi tenté de convaincre Mario Albert de déménager ses pénates au gouvernement, une offre que ce dernier avait refusée.

Nathalie Drouin, qui a dirigé notamment les enquêtes, en  plus d’assumer la direction générale, est aujourd’hui sous-ministre à la Justice. Patrick Déry, l’ex-surintendant à la distribution, a été brièvement sous-ministre aux Ressources naturelles avant de revenir chez le régulateur comme surintendant à la solvabilité.

« Si cela s’avère, ce serait une perte pour l’AMF », commente Éric Lapierre, ex-président du CFIQ et aujourd’hui associé à Borden Ladner Gervais. « Il était très à l’écoute de l’industrie. »

Mario Albert a la réputation d’être à l’écoute et, surtout, d’avoir confiance en ses moyens, ce qui lui donne beaucoup d’assurance, une qualité appréciée de plusieurs dans l’industrie.

« Quand on a vu ça ce matin dans le journal, on était un peu déçus, car on aimait beaucoup M. Albert, sa façon de travailler, et son contact avec l’industrie et son respect des petits et des indépendants. On aimait son ouverture », dit Maxime Gauthier, chef de la conformité au cabinet Mérici, de Sherbrooke.

Une perte pour l’industrie?

« Si son successeur est dans le même moule, il n’y a pas de problème, ajoute Maxime Gauthier. Ce qu’on veut éviter est que l’AMF revienne à ce qu’elle était avant Mario Albert, c’est-à-dire plus fermée, plus difficile d’accès. J’ose espérer qu’après deux ans en poste, c’est un changement institutionnel qui s’est produit. Ça crée une incertitude à savoir qui va prendre l’intérim et qui va être nommé. »

La décision, qui devrait survenir « cette semaine ou la semaine prochaine », en dira long sur les intentions du gouvernement, qui veut toujours « repenser la vision d’Investissement Québec » après l’échec du projet gouvernement de créer un Banque de développement économique, faute du soutien des partis d’opposition.

Avec la Presse canadienne.