Louis Morisset : une stratégie de littératie financière pour l'automne

« Si on attend toujours des réponses du gouvernement ou du régulateur, des fois les réponses qui viennent ne sont pas les bonnes », a prévenu Louis Morisset, lors d’un panel au Congrès de l’assurance et de l’investissement, à Montréal, jeudi.

Louis Morisset a fait un parallèle entre l’industrie de l’assurance et celle du taxi, qui a reçu tout un « wake up call » avec l’arrivée d’Uber. « L’industrie du taxi est en train de changer pour faire en sorte qu’un séjour en taxi ici ne te coûte pas 25 $ de nettoyeur», a-t-il comparé.

Selon Louis Morisset, l’industrie devrait notamment regarder sa structure de rémunération et la divulgation d’information au client.

« Les structures de rémunération en assurance posent certains défis et certains problèmes, a noté Louis Morisset. Quand le gros de ta rémunération passe la première année, ça peut inciter des gens à chercher des clients pour maintenir une rémunération. Si la rémunération était étalée dans le temps, ça inciterait peut-être les gens à agir autrement. Ça inciterait peut-être des gens qui ne sont pas des vendeurs dans l’âme, mais des conseillers dans l’âme d’agir de cette manière. »

Louis Morisset a rappelé que l’AMF allait examiner de près le risque d’arbitrage règlementaire entre les fonds communs et les fonds distincts, les premiers étant touchés par les divulgations liées au Modèle de relation client-conseiller contrairement aux seconds.

« Ce n’est pas normal qu’un consommateur qui, pour lui, un fonds distinct et un fonds mutuel, ça a pas mal de similarité, arrive à ne pas avoir le même type d’information. Ça ne veut pas dire que la recette appliquée en valeur mobilière doit être la même que celle appliquée en assurance, mais une évolution va devoir se faire », a indiqué Louis Morisset.

L’industrie des fonds communs a aussi beaucoup évolué au cours des dernières années, a soutenu Louis Morisset : « En 2006, on avait des dialogues sur l’information au point de vente. On avait une industrie barrée aux quatre roues, qui n’était pas prête à reconnaître qu’il y avait peut-être un enjeu. Aujourd’hui, au niveau des fonds d’investissement, on a une industrie qui propose des solutions, qui arrive avec structure, des nouvelles séries, des nouvelles façons de faire dans l’intérêt du consommateur. L’industrie de l’assurance a aussi sa propre introspection à faire. »