Un homme d’affaires debout sur le signe du dollar américain / australien sur le sol fait de lumière et d’ombre.
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Alors que les grandes banques sont bien équipées pour faire face aux effets de la tension économique accrue et de l’incertitude, les banques de taille moyenne du Canada sont confrontées à des pressions plus importantes sur la qualité de leur crédit, selon Morningstar DBRS.

Dans un nouveau rapport, l’agence de notation examine les perspectives des banques de taille moyenne, qui ont vu la qualité de leurs actifs se détériorer au cours du premier semestre 2025, dans un contexte de tensions financières persistantes dans certains segments.

« Les ménages et les entreprises sensibles aux taux d’intérêt ont continué à subir certaines pressions en matière de remboursement sous le poids de taux d’intérêt toujours élevés », indique ce document.

Dans ce contexte, le montant total des prêts douteux bruts des banques de taille moyenne, notamment la Banque Laurentienne, Home Trust, Banque Équitable et Fairstone Bank of Canada, a augmenté de 12,8 % au deuxième trimestre, et le ratio des prêts douteux bruts s’est détérioré de 20 points de base, selon DBRS.

La hausse des prêts douteux est « largement attribuable à l’augmentation des dépréciations commerciales chez Banque Équitable et la Laurentienne et des prêts hypothécaires résidentiels et commerciaux chez Fairstone », note le rapport.

À l’avenir, ces tendances devraient se poursuivre au second semestre, « car l’incertitude tarifaire persiste et les taux d’intérêt restent élevés ».

DBRS prévoit désormais que les provisions pour dépréciation et pertes sur créances atteindront leur pic au cours de l’exercice 2026, et que les provisions pour dépréciation « pourraient encore augmenter si les conditions macroéconomiques et opérationnelles se détériorent ».

Les prêts à la consommation non hypothécaires, comme les cartes de crédit, les marges de crédit non garanties ou encore le financement de détail, ainsi que certains prêts commerciaux, figurent parmi les segments les plus exposés à une dégradation accrue du crédit. À l’inverse, les prêts hypothécaires résidentiels et les prêts commerciaux multilogements ont jusqu’ici montré une plus grande résilience dans le cycle actuel.

En outre, les banques de taille moyenne sont soumises à des pressions plus importantes que les grandes banques, en raison du niveau moins élevé de diversification de leurs expositions au risque par produit et par zone géographique, selon le rapport.

Par exemple, les banques fortement exposées aux provinces qui risquent d’être les plus touchées par les turbulences commerciales sont exposées à l’escalade du conflit commercial.

Malgré les tensions croissantes sur le marché du crédit, DBRS estime que les banques disposent de bases financières suffisamment solides pour encaisser une hausse des pertes sur prêts. L’agence de notation souligne notamment leur bonne liquidité, la stabilité de leur financement ainsi que des niveaux de capital robustes.

« Bien que les ratios de fonds propres varient d’une banque à l’autre, [les banques de taille moyenne] maintiennent des réserves de fonds propres suffisantes au-dessus des seuils réglementaires minimaux fixés par le BSIF, suffisantes pour faire face à un environnement opérationnel défavorable et absorber les pertes potentielles », indique le rapport.