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Au cours de l’année écoulée, les investisseurs étrangers ont absorbé la majorité de la dette fédérale du Canada, ce qui, selon la Financière Banque Nationale (FBN), fait d’eux un élément clé pour le gouvernement fédéral qui se prépare à contrer les effets économiques négatifs de la guerre commerciale des États-Unis.

Dans un nouveau rapport, la FBN note que les investisseurs étrangers ont acquis un montant record de 91 milliards de dollars de dette fédérale (obligations et bons du Trésor) au cours de l’exercice fiscal le plus récent (jusqu’au 31 mars), et ont représenté environ 60 % de la nouvelle dette émise au cours de cette période.

Dans l’ensemble, les investisseurs étrangers contrôlent désormais environ 35,9 % de l’encours de la dette fédérale, ce qui « n’est pas une majorité, mais est néanmoins bien supérieur à la moyenne à long terme de 23 % », selon le rapport.

« Il est clair qu’une exposition étrangère élevée n’est pas sans risque », note le rapport, y compris la question de savoir si ces investisseurs étrangers — un groupe diversifié qui comprend d’autres gouvernements, des fonds souverains, des fonds de pension, des assureurs et des gestionnaires d’actifs — continueront à maintenir leur intérêt pour les obligations du Canada.

En fait, au cours des trois premiers mois de l’année, les investisseurs étrangers ont réduit leurs avoirs dans la dette fédérale du Canada, note la FBN.

« Pour être juste, la période de janvier à mars n’a pas été une période stable ou “normale” pour le Canada, précise la FBN. Les menaces de tarifs douaniers américains fusaient et le dollar canadien était bousculé (parfois violemment). Pendant ce temps, l’avenir politique du Canada s’est assombri avec la transition à la tête du gouvernement fédéral et les spéculations électorales qui se sont multipliées. »

Des données plus récentes suggèrent que les investisseurs étrangers ont été plus actifs sur les marchés des obligations d’État canadiennes en avril, selon le rapport.

« Le désinvestissement étranger observé au dernier trimestre pourrait n’être que temporaire. C’est à souhaiter, car les projets post-électoraux du gouvernement fédéral incluent une augmentation des déficits ainsi qu’un recours accru au financement par les investisseurs finaux », souligne le rapport, en précisant qu’il est possible que le volume d’émissions de dette fédérale atteigne un niveau record au cours de l’exercice fiscal en cours.

« Étant donné la place importante qu’ils occupent sur le marché national [des obligations d’État] et l’ampleur du financement à réaliser, ces investisseurs ne doivent pas être considérés comme acquis alors que le Premier ministre se lance dans un programme législatif ambitieux », appuie la FBN.

Bien que les investisseurs étrangers n’aient pas la possibilité de voter dans les urnes, ils peuvent voter via le marché obligataire.

« S’ils ne sont pas satisfaits, ils pourraient cesser d’acheter et/ou exiger des rendements relativement plus élevés et/ou des courbes plus raides pour rester impliqués. Cela pourrait à son tour rendre plus coûteux le service de la dette d’Ottawa, qui croît rapidement. D’une certaine manière, les investisseurs non-résidents pourraient donc détenir l’équilibre du pouvoir dans ce domaine », indique le rapport.