Une main d'homme d'affaires levant une boule représentant un dollar pour qu'elle frappe d'autres boules.
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Un récent sondage mené par la firme Léger auprès de 200 entreprises québécoises révèle que plus du tiers d’entre elles comptent réduire ou annuler leurs investissements, limitant ainsi la vitesse d’une éventuelle reprise économique.

« Les résultats de ce sondage sont particulièrement préoccupants : 35 % des entreprises ont l’intention de réduire ou d’annuler leurs investissements en raison de la pandémie, déclare Jean-Guy Côté, directeur associé de l’Institut du Québec (IDQ) et coauteur du rapport Investissements privés et COVID-19, Sondage et propositions. Si on ajoute à ce nombre un autre 35 % d’entreprises qui n’avaient déjà pas l’intention d’investir, c’est dire à quel point les investissements privés risquent de se faire rares au Québec au cours des prochains mois. Or, ces investissements sont pourtant essentiels à la relance de notre économie ».

Parmi les obstacles à l’investissement, beaucoup mentionnent leurs craintes de manquer de main d’œuvre.

« De prime abord, ce constat peut sembler paradoxal car notre taux de chômage s’élève actuellement à 8,7 % au Québec. Toutefois, il semble que la rareté de main-d’œuvre qui sévissait déjà dans certains secteurs avant la pandémie demeure une préoccupation pour les dirigeants et expliquerait leur réticence à investir », explique Jean-Guy Côté.

Parmi les autres freins à ces investissements, on retrouve évidemment d’autres facteurs économiques comme l’incertitude qui pèse sur l’économie en général, la crainte d’une deuxième vague et la baisse de la demande.

Un soutien nécessaire

Pour remédier à cette situation, l’IDQ estime que le gouvernement devrait intervenir. Il propose ainsi plusieurs pistes de solutions pour relancer les investissements.

Du côté de la fiscalité, l’IDQ conseille de ne pas augmenter le fardeau fiscal des entreprises pendant un certain temps, réduisant ainsi l’incertitude.

L’IDQ propose également de mettre en place des mesures semblables à la prestation canadienne d’urgence (PCU), mais ciblant davantage certains secteurs particuliers. L’institut suggère aussi d’élargir l’accès aux prêts et aux garanties de prêts destinés aux entreprises du Québec.

Finalement, pour assurer la stabilité dans l’offre de travail, l’IDQ estime qu’il est nécessaire de maintenir les quotas d’immigration non atteints en 2020, offrant ainsi l’accès à une force de travail.

« Historiquement bas au Québec, l’investissement privé, constitue pourtant un des piliers essentiels de la reprise actuelle. Pour soutenir au mieux nos entreprises, il nous faudra donc agir rapidement en tentant d’éliminer le plus de freins possibles à cette relance. », conclut Jean-Guy Côté.