John Cryan, un membre britannique du comité de supervision de la banque, les remplacera.
MM. Jain et Fitschen, respectivement âgés de 52 et 66 ans, sont devenus présidents et chefs de la direction de la plus grande banque privée allemande en 2012, succédant à Josef Ackermann. Leurs contrats couvraient une période de cinq ans.
La banque a affirmé que les deux dirigeants avaient décidé de démissionner avant la fin de leur contrat, mais elle n’a pas donné d’explication.
Le conseil a indiqué que M. Jain démissionnera le 30 juin, mais qu’on lui a demandé de demeurer au service de l’institution jusqu’en janvier, à titre de consultant. Le comité de supervision de la banque a aussi demandé à M. Fitschen de rester en poste jusqu’à la prochaine assemblée générale annuelle, en mai 2016, « pour assurer une transition douce ».
M. Cryan, 54 ans, deviendra coprésident en juillet et assurera le plein contrôle après le départ de M. Fitschen. Il siège depuis 2013 au comité de supervision de la banque, l’équivalent allemand du conseil d’administration.
De 2012 à l’an dernier, il était le président pour l’Europe de la compagnie singapourienne d’investissement Temasek.
Messieurs Jain et Fitschen ont tenté de sortir la banque d’anciennes poursuites et autres problèmes judiciaires qui ont mis en évidence le besoin de changer les pratiques de l’institution. Ces problèmes ont toutefois continué de lui faire de l’ombre.
En avril, la Deutsche Bank a accepté de payer 2,5 milliards de dollars (G$) aux autorités des États-Unis et de l’Angleterre, dans un règlement à l’amiable pour des allégations selon lesquelles des banquiers ont manipulé les taux référentiels du marché.
Aussi en avril, M. Fitschen et deux prédécesseurs ont été poursuivis pour tentative de fraude. Ils étaient accusés d’avoir dupé les juges d’une longue bataille judiciaire contre le magnat des médias Leo Kirch, maintenant décédé.
Deutsche Bank a récemment annoncé une réorganisation qui entraînera le scindement de ses filiales Postbank en Allemagne, la fermeture de bureaux dans quelques pays et l’élimination d’affaires moins profitables de sa division d’investissement bancaire.