
L’Alliance bancaire Net Zéro (NZBA), une coalition soutenue par l’Organisation des Nations Unies visant à aligner les portefeuilles financiers sur les objectifs de carboneutralité d’ici 2050, a annoncé le 3 octobre dernier que ses membres avaient voté sa dissolution. Les directives climatiques élaborées par le groupe demeureront toutefois disponibles comme référence.
Malgré sa dissolution, les cadres et orientations créés par l’alliance resteront accessibles aux institutions financières qui souhaitent élaborer leurs propres plans de transition vers la neutralité carbone, a déclaré un porte-parole de la NZBA.
Créée en 2021 sous l’impulsion de l’Initiative financière du Programme des Nations unies pour l’environnement, l’Alliance faisait partie de la Glasgow Financial Alliance for Net Zero, une organisation présidée par Mark Carney, qui a démissionné pour prendre le rôle de premier ministre du Canada en mars 2025, à la suite du départ de Justin Trudeau.
Lancée avec 43 membres, l’Alliance a regroupé jusqu’à 140 banques en 2024, représentant 74 000 milliards de dollars d’actifs, dont les six grandes banques canadiennes. Ces institutions financières s’étaient toutes engagées à fixer des objectifs de décarbonation à court et à long terme.
La coalition a toutefois subi de nombreuses défections depuis la fin 2024, après l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Six grandes banques américaines ont alors claqué la porte de l’organisation : Goldman Sachs, Wells Fargo, Citigroup, Bank of America, Morgan Stanley et JPMorgan Chase. Elles ont été suivies au début 2025 par les six grandes banques canadiennes : BMO, Banque Nationale, CIBC, TD, Banque Scotia et RBC.
À la suite de ces départs en cascade, l’Alliance a révisé ses lignes directrices. Elle a notamment abandonné l’exigence d’aligner les activités de financement de ses membres sur l’objectif climatique de 1,5 °C pour en faire une simple recommandation.
Dans Finance et investissement, Jacques Deforges, directeur général de Finance Montréal, a suggéré qu’à l’avenir la situation pourrait inciter certaines institutions à privilégier une approche « faire sans le dire » plutôt que l’inverse.
« Les banques continueront à produire des rapports de développement durable et devront répondre aux questions des actionnaires lors des assemblées, mais pourraient être plus discrètes sur la place publique », a-t-il expliqué.