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La société de gestion alternative Anson Funds, dont les fonds d’investissement détiennent des parts minoritaires dans GMP Capital, estime que le projet d’accord de GMP avec le groupe financier Richardson est basé sur une évaluation erronée et qu’il est peu probable qu’il reçoive l’approbation des actionnaires.

La société qui possède des bureaux à Toronto et Dallas a déclaré qu’elle avait l’intention de voter contre cet accord impliquant l’achat des actions de Richardson GMP. Anson gère des fonds d’investissement qui détiennent collectivement environ 8,5 % des parts minoritaires de GMP Capital, selon un communiqué.

Le mois dernier, GMP Capital a révisé les termes de son accord d’achat à la lumière de la pandémie de la COVID-19, faisant passer l’évaluation de Richardson GMP à 420 millions de dollars (M$), contre 500 M$ en février.

Dans un communiqué diffusé la semaine dernière, Anson a déclaré que la transaction semble valoriser les actions privilégiées de GMP avec une prime de 40 % par rapport à leur prix de négociation avant l’annonce. Elle estime que la valeur de référence des actions ordinaires de GMP devrait être environ 20 % plus élevée.

Anson a déclaré que la transaction révisée est « hautement dilutive » et injuste pour les actionnaires minoritaires. En conséquence, le contrôle de GMP reviendra de facto à la famille Richardson « à une valeur nettement inférieure à la juste valeur et sans payer de prime de contrôle ».

Selon les conditions annoncées le mois dernier, le groupe financier Richardson détiendra une participation globale estimée à environ 40,0 % à l’issue de l’opération. Les actionnaires actuels de GMP Capital (autres que le groupe financier Richardson) et les conseillers de Richardson GMP détiendront respectivement 31,4% et 28,5% des actions ordinaires de GMP.

« En raison de l’échec évident de la transaction RGMP, nous sommes convaincus que les actionnaires minoritaires voteront contre celle-ci et qu’elle ne recevra pas l’approbation de la majorité nécessaire des actionnaires minoritaires », peut-on lire dans le communiqué.

Toutefois, GMP Capital a déclaré que la transaction avait été approuvée à l’unanimité par son conseil d’administration, qui a déterminé qu’elle était dans le meilleur intérêt de l’entreprise.

« L’opération établit un équilibre approprié en tenant compte des effets de la pandémie mondiale, des réactions des différentes parties prenantes et en conservant le niveau de capital approprié pour exécuter notre stratégie de création de valeur à long terme », a déclaré la société dans un communiqué.

GMP Capital compte déposer très prochainement une circulaire « exposant les nombreuses raisons pour lesquelles les actionnaires devraient soutenir la transaction ».

L’ancien dirigeant de GMP contre cet accord

Kevin Sullivan, un cofondateur et ancien PDG de GMP s’oppose également aux termes de cet accord.

Selon lui, les conditions révisées de l’accord, annoncées le mois dernier, « favorisent indûment » le groupe financier Richardson au détriment des autres actionnaires de GMP. Il estime donc que l’accord ne devrait pas être approuvé.

Kevin Sullivan a occupé un certain nombre de postes de haut niveau chez GMP avant de démissionner de son poste de vice-président au début de l’année. Il est propriétaire, directement ou indirectement, d’environ 4% des actions ordinaires en circulation de GMP.

Kevin Sullivan a déclaré qu’il proposerait de nouveaux administrateurs à l’élection lors de l’assemblée des actionnaires de GMP, le 6 octobre, moment où le vote sur la transaction est prévu.

Kevin Sullivan dit avoir informé GMP des conditions qu’il jugerait adéquate pour soutenir la transaction et du fait qu’il déposerait à cet égard une circulaire d’information auprès des autorités de régulation des valeurs mobilières. Ces conditions seraient plus favorables aux actionnaires de Richardson GMP, selon lui.

Dans une récente déclaration, GMP Capital a reconnu qu’« un actionnaire dissident » avait l’intention de proposer de nouveaux administrateurs pour l’élection le 6 octobre. Dans sa circulaire d’information qu’elle compte déposer prochainement, la direction expliquera pourquoi le conseil d’administration est en désaccord avec « le dissident ».

« L’opération permettra à GMP de se positionner au mieux pour tirer parti des opportunités offertes par le secteur de la gestion de patrimoine, qui, selon la société, offre le plus grand potentiel de création de valeur à long terme pour ses actionnaires », a déclaré la firme.