Tom Wainwright, Narconomics: How to Run a Drug Cartel, New York, PublicAffairs, 2016, 288 p.
L’industrie de la drogue
Le chiffre d’affaires du trafic de la drogue s’élèverait à quelque 300 G$ US par an dans le monde. Cela se compare au PNB de pays émergents comme le Chili ou Singapour. Journaliste au prestigieux magazine The Economist, l’auteur veut montrer que ce trafic n’est pas influencé par la violence de psychopathes, mais qu’il obéirait plutôt aux lois de n’importe quelle industrie d’une économie de marché. Ainsi, à l’instar de Wal-Mart, les cartels sud-américains entendent contrôler la chaîne d’approvisionnement, ce qui expliquerait pourquoi les prix de la drogue sont stables. Les trafiquants auraient développé des techniques avancées de marketing et ils franchiseraient leurs opérations comme le font les McDonald’s de ce monde. Ils utiliseraient des technologies de pointe comme le Dark Web, qui font baisser les prix des fournisseurs, à l’image de Kijiji et de CraigList. Cependant, l’«industrie» de la drogue aurait son talon d’Achille : le taux de roulement très élevé de la main-d’oeuvre. Toutefois, les «centres d’emplois» que sont les prisons permettent le renouvellement régulier des effectifs. Afin d’affaiblir les cartels, l’auteur propose de réformer le droit criminel et de légaliser les produits, comme l’ont fait certains États américains pour la marijuana. Mais peut-on sincèrement penser à légaliser des drogues aussi puissantes que l’héroïne et la cocaïne ?
- Par : Jean-François Barbe
- Source : Finance et Investissement
- 1 décembre 2016 1 décembre 2016
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