Pascal Lamy et Nicole Gnesotto, Où va le monde ?, Paris, Éditions Odile Jacob, 2017, 240 p.
L’économie mène-t-elle le monde ?
La formule met en appétit : deux habiles penseurs répondent aux questions d’un journaliste sur l’avenir du monde. Où va-t-on ? Vers davantage de démocratie et de prospérité ou vers le protectionnisme et davantage de chaos ? L’une des personnes interviewées, Pascal Lamy, a été directeur général de l’Organisation mondiale du commerce de 2005 à 2013. S’appuyant sur les progrès technologiques et la montée des échanges économiques internationaux enregistrés depuis un demi-siècle, sa vision de l’avenir est résolument optimiste. Rappelant que la mondialisation a tiré un milliard d’individus de la grande pauvreté, il affirme que l’interdépendance «unifiera le monde». En revanche, la vision de Nicole Gnesotto, une spécialiste des études stratégiques, est d’une autre tonalité. La mondialisation n’a pas éliminé les fanatismes religieux, et à l’ère de Donald Trump, l’expression des intérêts nationaux risque de ressembler à l’imposition de volontés de domination. Nous assistons, dit-elle, au retour de la force, du réarmement et du protectionnisme. Les auteurs donnent des chiffres et des pistes de réflexion sur les grands défis du XXIe siècle que sont la croissance faible, les migrations, les inégalités et le climat. Qui a raison ? L’optimiste ou la pessimiste ? Au lecteur de se faire une idée.
- Par : Jean-François Barbe
- Source : Finance et Investissement
- 15 novembre 2017 4 février 2019
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