Joe Oliver promet un budget équilibré le 21 avril

Le nouveau budget sera présenté plus tard qu’à l’habitude. Il précède normalement le nouvel exercice financier, qui débute le 1er avril. Joe Oliver avait annoncé plus tôt cette année qu’il devait repousser la date de son dépôt en raison du plongeon des prix du pétrole, qui l’ont forcé à réviser ses prévisions économiques pour le pays.

Les partis d’opposition ont critiqué cette décision du gouvernement conservateur.

En novembre dernier, Le ministre des Finances visait un excédent budgétaire de 1,9 milliard de dollars (G$) pour 2015, mais ses évaluations reposaient sur un prix du pétrole aux environs des 90 $ US le baril, un cours qui a depuis ce temps chuté considérablement. Le prix du pétrole à New York a clôturé jeudi à 49,14 $ US, en baisse de 95 cents US.

Les conservateurs se sont laissé une marge de manoeuvre extrêmement mince pour équilibrer le budget, et ce, même avant que la chute des prix du pétrole, parce qu’ils veulent être en mesure de dévoiler une série de mesures fiscales pour les familles vers la fin octobre.

Mais M. Oliver a assuré jeudi que le budget serait équilibré et que les surplus serviraient à réduire la dette.

« Les budgets équilibrés sont importants. Lorsqu’on a un déficit, cela signifie qu’une plus grande quantité d’argent doit être dévolue au remboursement de la dette plutôt qu’aux précieux programmes sociaux qui répondent aux souhaits et aux besoins des Canadiens », a-t-ilfait valoir.

Joe Oliver a aussi évoqué des éléments extérieurs, comme la fragile reprise économique internationale, qui pourrait accentuer la pression sur l’économie canadienne.

« Heureusement, la reprise économique aux États-Unis prend de la vitesse, a-t-il noté. Mais un seul pays ne peut pas soutenir toute la planète, alors les risques extérieurs représentent une source d’inquiétude persistante pour la reprise au Canada. »

Certains analystes ont prédit que le gouvernement fédéral était prêt d’un déficit pour l’année, mais l’économiste en chef de BMO, Doug Porter, a dit croire qu’il pourrait y avoir encore « un peu de marge de manoeuvre » cette année, et encore plus certainement pour les années à venir.

« J’estime encore qu’il y a un petit coussin pour qu’Ottawa dévoile certaines nouvelles mesures dans le budget », a observé Doug Porter.

Les économistes s’attendent à ce que la faiblesse du cours du pétrole ait graduellement des effets positifs sur l’économie canadienne. Déjà, les consommateurs dépensent davantage avec les économies réalisées à la pompe et le déficit commercial canadien s’est rétréci en février.

L’économiste Nathan Janzen, de la RBC, s’attend à ce que la tendance se poursuive cette année.

« Nous estimons toujours que la faiblesse des prix du pétrole représente un élément positif pour les États-Unis, ce qui devrait se traduire par plus forte une demande extérieure », a-t-il exposé.