Le BDR a également accueilli la demande d’ordonnance de restitution présentée par l’AMF afin que le solde des comptes bancaires de Nathalie Beckers faisant l’objet d’un blocage prononcé en 2013 sur la base d’allégations d’appropriation de fonds, de pratique illégale et de falsification d’un document, soit transféré au fonds pour l’éducation et la saine gouvernance de l’AMF.
Rappelons qu’en 2013, le BDR est intervenu à la suite d’informations selon lesquelles Nathalie Beckers, une ex-représentante en assurance de personnes de la région des Basses-Laurentides, se serait approprié des fonds appartenant à l’une de ses clientes, soit une dame âgée de 92 ans.
À cette époque, le certificat de pratique en assurance de personnes et assurance collective de personnes de Nathalie Beckers se trouvait sous le coup d’une radiation temporairement à la suite d’une décision de la Chambre de la sécurité financière (CSF). En conséquence, Nathalie Beckers aurait donc agi illégalement à titre de représentante en plus d’avoir transmis un relevé falsifié à la fille de sa cliente.
Pour justifier son intervention dès 2013, le BDR s’est alors dit d’avis « qu’il est justifié de prononcer les ordonnances de blocage tel que demandé considérant les allégations d’appropriation des fonds d’une cliente et de falsification d’un document, et ce, dans l’optique d’assurer la protection des clients. Les fonds de la cliente auraient transité par différents comptes bancaires (…). Il convient donc de prononcer des ordonnances de blocage à l’encontre de ces comptes et une ordonnance de blocage de nature plus générale afin d’éviter que d’autres biens non identifiés encore par l’enquête ne soient divertis (…). »
À la suite de cette ordonnance de blocage, l’AMF a intenté en juillet 2015 une poursuite pénale à l’encontre de Nathalie Beckers. Elle lui reprochait divers gestes illégaux à l’égard d’une cliente en état de vulnérabilité, dont le fait d’avoir procédé à trois reprises à des opérations non autorisées. Au total, la perte de sa cliente et de sa famille a été évaluée à près de 257 819 $, dont 69 902 $ étaient visés par les chefs d’accusation déposés.
Nathalie Beckers a été reconnue coupable des cinq chefs d’accusation portés contre elle le 16 juin 2015. Considérant notamment la vulnérabilité de la victime, l’abus de confiance, le fait que la défenderesse était une ancienne inscrite et le fait qu’il y avait preuve d’appropriation de fonds au dossier, le juge a alors condamné Nathalie Beckers à payer le triple de l’amende minimale sur les chefs d’informations fausses ou trompeuses et d’exercice illégal et le double de l’amende minimale sur les chefs d’avoir contrevenu aux ordres d’exécution d’une cliente ou de ses mandataires. L’amende totale a été fixée à 300 608 $.