Marc Vallières, Le Québec emprunte : syndicats financiers et finances gouvernementales, 1867-1987, Québec, Septentrion, 2015, 432 p.
Histoire des syndicats financiers
Le livre est superbe, le travail d’édition impeccable. Un modèle. Mais attention, il s’adresse aux passionnés de l’histoire économique. L’auteur décortique les opérations de financement du ministère des Finances du Québec et d’organismes tels qu’Hydro-Québec, de 1874 à 1987. Au gré des émissions d’obligations, nous suivons l’évolution des rapports entre l’État québécois et les institutions financières de l’Angleterre, de la France, des États-Unis, du Canada et du Québec. Cette évolution découle des transformations du paysage des marchés de capitaux et des institutions financières, comme l’illustre la montée des maisons de courtage francophones à partir de la fin des années 1930. Elle suit également le jeu politique : avant les années 1960, la Banque de Montréal est au coeur des opérations de financement pilotées par des gouvernements libéraux. Sous Maurice Duplessis, la Banque Royale et la Banque Provinciale (fusionnée à la Banque Canadienne Nationale en 1979 pour former la Banque Nationale) tiendront le haut du pavé. À partir des années 1960, alors qu’un Québec français et moderne s’affirme, une autre joute, très serrée, se terminera par la diversification internationale et la destruction de l’emprise des banques et des maisons de courtage canadiennes-anglaises sur les opérations de financement gouvernemental.
- Par : Jean-François Barbe
- Source : Finance et Investissement
- 1 septembre 2016 1 septembre 2016
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