Balance où l'on voit d'un côté un homme et de l'autre une femme. L'homme est plus haut placé que la femme.
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Le nombre de femmes à occuper un poste d’administratrice au sein de conseils d’administration (CA) au Canada continue d’augmenter, mais elles sont encore peu nombreuses à occuper un tel poste, selon les résultats du septième examen annuel des Autorités en valeurs mobilières du Canada (ACVM) sur la représentation féminine aux postes d’administrateurs et de membres de la haute direction au Canada.

Ainsi, on apprend que le nombre total de postes d’administrateurs occupés par des femmes a atteint 22 % en 2021, soit onze points de pourcentage de plus qu’en 2015, selon les données fournies par près de 600 émetteurs. Si l’on compare à 2020, il s’agit d’une hausse de deux points de pourcentage.

Il semble ainsi clair que les discussions sur la diversité au sein des CA ont permis d’augmenter la représentativité des femmes sur ces derniers. Ainsi, 60 % des émetteurs ont adopté une politique sur la représentation féminine à leur conseil, en hausse de 45 % depuis l’adoption du cadre actuel en 2014.

Résultats : 82 % des émetteurs comptent au moins une femme à leur conseil en 2021, soit une hausse de 33 % en sept ans et de trois points de pourcentage par rapport à 2020.

Mais, il reste encore des progrès à faire. Ainsi, seuls 6 % des émetteurs ont nommé une femme au poste de président du conseil, soit le même pourcentage qu’en 2020… Et nous sommes très loin de l’objectif que se sont fixé les membres du Club des 30 %.

Encore des efforts à fournir

Loin de viser la parité, les membres du Club des 30 % cherchent à ce que leur CA et leur haute direction soient composés d’au moins 30 % de femmes d’ici 2022. À la vitesse de deux points de pourcentage par an, on est loin d’arriver au compte l’an prochain.

Les entreprises sont certes sur la bonne voie, mais peut-être devraient-elles viser des objectifs plus ambitieux. Certaines le font déjà. Ainsi, Desjardins s’est engagé à avoir un conseil paritaire d’ici 2024.

Se fixer de tels objectifs semble d’autant plus urgent que toujours plus de clients désirent intégrer les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leur portefeuille. Les entreprises qui tarderont à prendre des mesures pour assurer une certaine parité dans leur CA risquent donc de perdre des investisseurs à long terme.

Les gestionnaires veulent du changement. Desjardins Gestion Internationale d’Actifs (DGIA) lutte, par exemple, lors des votes d’actionnaires pour augmenter la diversité dans les CA des entreprises dans lesquelles elle investit. Ainsi, dès que le CA d’une entreprise compte moins de deux femmes, DGIA s’abstient de voter pour le président du comité de nomination. Une décision dont l’impact peut faire mal à l’entreprise et à sa réputation. Et bientôt, la firme compte demander aux entreprises de cibler le 30 % de femmes dans les CA. Conclusion : pas le temps de traîner.

Sans compter qu’avoir davantage de femmes cadres assurerait de meilleurs rendements, davantage de satisfaction chez les employés et un meilleur taux de rétention. C’est ce que révèlent plusieurs études, notamment celle de la publication du Harvard Business Review « Gender : Diversity at the Board Level Can Mean Innovation Success ».

Il y a donc fort à parier que les résultats des prochains examens annuels des ACVM du Canada sur la représentation féminine aux postes d’administrateurs et de membres de la haute direction au Canada vont encore être à la hausse. La question étant : à quelle vitesse?