Un homme d'affaire réarrangeant des légos
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Peu de temps après avoir annoncé un bénéfice en baisse au troisième semestre, et un scandale au Mozambique, entre autres, Credit Suisse a annoncé qu’elle remaniait son organisation. La banque compte créer une seule activité mondiale de gestion de patrimoine et réduire la taille sa banque d’investissement, afin de regrouper l’ensemble de ses activités de gestion patrimoniale, rapporte Reuters.

Credit Suisse se concentrera désormais sur la gestion des risques et encouragera une culture de la responsabilité, en renforçant sa branche de gestion de patrimoine par de nouvelles embauches. Cette restructuration coûtera environ 400 millions de francs suisses (CHF) (546 millions de dollars canadiens), selon les estimations de l’institution.

Cette restructuration est la première étape d’un processus de redressement du géant zurichois, tracé par le président du conseil d’administration du Credit Suisse, Antonio Horta-Osorio.

Ensevelie par les scandales

Affaires de corruption, espionnage, faillite, la réputation de Credit Suisse a été pour le moins malmenée ces dernières années.

La plus récente affaire est celle des « tuna bonds » du Mozambique, soit des crédits suspects, accordés à des entreprises d’État du Mozambique, au cœur d’une vaste affaire de corruption. Pour clore l’affaire, le géant zurichois a été forcé de conclure des accords avec les autorités américaines, britanniques et suisses, en plus de devoir s’acquitter de 475 millions de dollars américains (M$ US) de pénalités.

L’institution a également dû annuler pour 200 M$ de dette dus par le Mozambique à la suite d’un accord avec les autorités britanniques, sans compter que l’autorité suisse des marchés financiers va imposer à Credit Suisse des restrictions pour les octrois de crédits à des pays « financièrement faibles ou exposés à la corruption », nous apprend Le Monde.

La transaction problématique remonte à 2013 alors que les filiales britanniques de la firme octroyaient deux prêts, représentant près de 6 % du PIB du pays et garantis par l’État du Mozambique, pour un total d’un milliard de dollars, à deux sociétés étatiques.

Ces prêts étaient destinés à financer notamment une flotte de navires affectés à la pêche de thon, d’où le nom du scandale « tuna bonds ». Toutefois, l’argent a plutôt été utilisé par des proches du pouvoir et a ainsi entretenu la corruption dans le pays.

Puis, il y a aussi l’affaire liée au fonds Archegos, à l’origine de la vente brutale de plus de 20 G$ US d’actions le 26 mars dernier. Cette liquidation soudaine entraînant l’effondrement du cours des actions de titres vedettes des médias comme ViacomCBS (− 27 %) Discovery, Tencent Music ou Baidu. Credit Suisse faisait alors partie des banques à avoir financé les aventures du fonds. Le jour même, Credit Suisse s’est effondré de 15 %, rappelle Le Monde.