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La pandémie entraînant la fermeture des écoles et des garderies, nombre de parents ont dû repenser la garde des enfants. Et comme, souvent, les responsabilités familiales tendent à incomber de manière disproportionnée aux femmes, ce sont elles que le coronavirus impacte le plus, constate Kim Bourne, conseillère chez Avantax et conseillère en gestion de patrimoine chez Playfair Planning, dans un article de Think Advisor.

Alors que les bureaux commencent à rouvrir, ce n’est pas forcément le cas des garderies ou des écoles. Ceci amène les mères à prendre des décisions difficiles pour concilier leurs responsabilités familiale et professionnelle. Certaines se voient même obligées de quitter le marché du travail, impactant ainsi l’équité salariale des femmes, leur bien-être financier et la sécurité de leur retraite future.

Le conseiller a un rôle majeur à jouer. Il peut aider ses clients à explorer toutes les options qui s’offrent à eux et leur rappeler les ressources disponibles.

Impact financier, mais aussi psychologique

Depuis mars dernier, les conseillers ont certainement davantage parlé à leurs clients qu’au cours des six mois précédents. La première chose que plusieurs ont fait en raison de la pandémie, fut de revoir le plan financier et le budget de leurs clients, surtout dans le cas où les revenus étaient impactés en raison de la COVID-19.

Pour la suite, il est à propos de mettre en parallèle les besoins et les désirs des clients, pour déterminer avec eux de quelle manière ils devraient s’adapter financièrement à la situation, d’autant que l’avenir est encore rempli d’incertitudes relativement à la crise sanitaire, estime Brandy Mickens, vice-présidente de division chez Equitable Advisors.

Il faut également considérer qu’en plus d’avoir un impact financier énorme, la pandémie entraîne également un impact psychologique qui affecte de nombreuses familles de multiples manières.

« Il est donc important de prendre une grande respiration, effectuer un certain recul et élaborer un plan, car c’est la réalité », souligne Stuart Riemer, directeur général/partenaire, Treasury Partners à HighTower.

Les conseillers devraient aider les couples à explorer les ressources susceptibles de leur venir en aide. Les options possibles sont nombreuses et peuvent inclure des démarches visant à obtenir de l’aide financière, un aménagement d’horaire de la part de leurs employeurs respectifs, mais aussi du soutien de leur famille ou de leurs amis pour garder les enfants, par exemple.

Certains peuvent se montrer réticents à demander de l’aide à leurs proches ou leur patron, mais rappelez-leur que tout le monde traverse la même chose. Actuellement, la plupart des employeurs sont d’ailleurs très compréhensifs concernant la garde d’enfants. Ils seront probablement plus enclins à offrir des horaires flexibles ou d’autres solutions.

Pas forcément la femme

Pour les familles dont l’un des conjoints doit quitter le marché du travail, Kim Bourne estime que cette question mérite réflexion. Ce rôle ne devrait pas forcément incomber à la femme. Une analyse sérieuse doit prendre tous les facteurs en compte, et pas seulement le salaire.

« Pour être honnête, lorsque nous faisons des calculs, les avantages sociaux ont souvent tendance à jouer un rôle important, dans certains cas plus encore que les salaires », souligne-t-elle.

Parfois, les décisions ne reposent pas du tout sur l’aspect financier. Il peut être intéressant de se questionner à savoir quel conjoint aime le plus son travail ou lequel a un horaire plus flexible. Il faut ensuite équilibrer les horaires afin qu’aucun des deux ne soit submergé par la garde des enfants.

Malgré tout, cette responsabilité incombe souvent aux femmes, « car ce sont elles qui ont tendance à être les plus « parentales » », affirme Kim Bourne. Dans le cas des femmes de couleur, c’est encore plus vrai, car culturellement, le rôle familial leur est commis d’office.

« En tant que conseillers en services financiers, il faut en être conscients afin de comprendre réellement la perception de la femme vis-à-vis son revenu et son épargne, les craintes qu’elle peut avoir concernant cet argent et les complexités supplémentaires auxquelles elle peut être confrontée, en particulier dans cet environnement de crise sanitaire », déclare Kim Bourne.

Il est donc important que les conseillers aident les femmes à explorer d’autres possibilités, que ce soit en matière de budget ou autre.

« Je pense que nous devons aider les femmes à trouver le bon côté des choses et des opportunités pour rebondir », dit Kim Bourne.

Les femmes pourraient ainsi décider de lancer leur entreprise à domicile et de profiter des avantages fiscaux offerts aux entrepreneurs qui travaillent à domicile.

Réfléchir à l’utilisation commerciale du domicile et à l’exploitation de la technologie sont des avenues auxquelles il faut notamment penser. « C’est une occasion pour nous d’être créatives sur de nouvelles façons de générer son revenu », conclut Kim Bourne.

Pour certaines femmes, maintenir la même qualité de vie tout en préservant leur santé mentale pourrait également signifier de réduire temporairement leurs cotisations à leur régime de retraite ou leur CELI.

« Si cela permet de contrôler sa santé mentale, cela peut s’avérer temporairement indiqué. L’idée consiste à ne pas insuffler un impact négatif sur le travail ou la carrière parce qu’il est difficile d’arriver à prendre soin de soi », convient Stuart Riemer.