La conseillère a également modifié les objectifs de placement de ces clients sur un formulaire de « Modification des renseignements sur un compte », à leur insu, mentionne le document.

Les gestes reprochés ont été commis alors qu’Elizabeth Turcotte travaillait pour BMO Investissements à Magog. Après une première audition, Elizabeth Turcotte a finalement décidé d’enregistrer un plaidoyer de culpabilité en 2013 lors d’une deuxième audition pour laquelle elle n’était pas présente.

Le jugement du comité de discipline rapporte que son avocate a raconté que sa cliente « au moment des événements, vivait au plan familial une période de grand stress, son fils de 12 ans ayant dû être hospitalisé en psychiatrie puis placé en centre d’accueil alors que, dans la même semaine, elle avait dû faire hospitaliser sa mère et que par la suite son conjoint avait à son tour dû entrer à l’hôpital en attente d’une chirurgie pour des problèmes cardiaques ».

L’avocate ajouta qu’Elizabeth Turcotte avait été congédiée de chez BMO et était elle-même tombée sérieusement malade ensuite. Elle plaida qu’au moment des événements qui lui sont reprochés, les inquiétudes énormes vécues tant dans sa vie personnelle que professionnelle avaient altéré son jugement, soulignant toutefois qu’elle n’avait aucunement agi à la recherche d’un avantage personnel.

La conseillère a choisi d’abandonner la profession et de se réorienter professionnellement et est maintenant aux études à temps plein, selon les propos de l’avocate cités au jugement.

Retour sur événements

Elizabeth Turcotte était à l’emploi de BMO depuis 1989 et membre de la CSF depuis 2011. La procureure de la CSF a mentionné que c’est après « avoir été avisée par le service de conformité que les investissements choisis ne cadraient pas avec les objectifs de placement des clients », que la conseillère a décidé d’apporter des corrections aux placements et signer des documents à leur place « plutôt que de convoquer une rencontre avec eux pour discuter de la situation ».

Le comité de discipline a pris en considération qu’Elizabeth Turcotte n’avait aucun antécédent disciplinaire, qu’elle avait enregistré un plaidoyer de culpabilité à l’endroit de tous et chacun des six chefs d’accusation contenus à la plainte qu’elle n’avait pas agi dans le but de frauder ses clients ou de retirer un gain financier personnel.

La comité a aussi souligné « qu’après son congédiement, le ou vers le 4 mars 2010, elle a rencontré son médecin qui a alors posé à son endroit un diagnostic de « dépression majeure ».

Elizabeth Turcotte a finalement été condamnée à une radiation de deux mois pour les contrefactions de signatures et d’un autre mois pour les changements de d’objectifs de placement à l’insu de ses clients, les deux peines à purger de façon concurrente.

La représentante devra aussi payer les déboursés.