Mais si on accepte les longueurs et les inconvénients d’un style d’écriture où chaque affirmation doit être appuyée par une ou plusieurs sources documentaires, on découvrira alors comment s’est «bâti» le fondateur du Mouvement Desjardins… et ce, loin des clichés et des images d’Épinal.

C’est à l’âge de 46 ans qu’Alphonse Desjardins fonde sa première caisse populaire. Et c’est en homme de son époque qu’il la fonde. Il pense à la formule coopérative (appelée alors «banque populaire») comme un moyen pour les classes laborieuses de se prendre en main et de ne pas attendre leur salut des gouvernements.

Très proche du Parti conservateur fédéral, Alphonse Desjardins s’oppose à ceux qu’on appelait à l’époque les partisans de «l’autonomie provinciale». Par contre, les nationalistes deviendront ses plus fidèles alliés. Il s’opposait également au droit de vote des femmes. Les femmes deviendront des piliers du Mouvement Desjardins.

Avide lecteur, Alphonse Desjardins dévorait la presse financière américaine. Il a été l’objet de plusieurs reportages élogieux chez nos voisins du Sud, qui ont reconnu son énergie, son ambition et son avant-gardisme. Décédé à l’âge de 66 ans, il a légué, dit l’auteur, un héritage vivant, même au 21e siècle, en raison de l’actualité de certains de ses idéaux.

Alphonse Desjardins, 1854-1920, par Guy Bélanger, Québec, Septentrion, 2012, 688 pages