« J’ai été agréablement surprise de voir évoluer la perception de l’industrie à l’égard des gestionnaires émergents tout au cours de l’année », a témoigné Geneviève Blouin, la présidente du conseil, en marge de l’assemblée générale annuelle tenue jeudi, à Montréal.

La venue de Vital Proulx, le président d’Hexavest, à la barre du Chantier entrepreneuriat de Finance Montréal, a été déterminante pour le CGE, selon Geneviève Blouin.

« Hexavest, ce sont des vétérans de l’industrie. Ils connaissent beaucoup de succès et en s’impliquant dans notre cause, ils lancent le message qu’il est très difficile d’être un gestionnaire de portefeuille au Québec. Les gestionnaires ont besoin d’aide et d’appuis et si l’on veut avoir une industrie plus forte, il faut passer à l’action », mentionne Geneviève Blouin, qui est également présidente d’Altervest.

« Je pense que c’est ce qui a décidé la communauté financière à s’impliquer », ajoute-t-elle.

Fonds de 200 M$

Les initiatives de Finance Montréal et du Chantier entrepreneuriat constituent des initiatives extraordinaires, estime Geneviève Blouin.

La création d’un fonds évalué à 200 millions de dollars (M$), destiné aux gestionnaires en émergence et financé par les caisses de retraite, constitue l’élément marquant d’une belle année pour les gestionnaires en émergence, dit-elle.

La présentation du fonds et des critères de sélection des firmes de gestion de portefeuilles participantes se déroulera en marge du cocktail annuel du CGE, prévu le 23 avril prochain au Musée McCord.

Ce cocktail réunira les membres du CGE et de nombreux allocateurs d’actifs.

« Il semble y avoir un intérêt grandissant de la part des allocateurs d’actifs envers les gestionnaires en émergence d’ici. Le printemps sera dédié à faire connaître le nouveau fonds mis en place grâce à Vital Proulx et Stéphane Corriveau (président et directeur principal d’AlphaFixe Capital) par l’entremise du Chantier entrepreneuriat de Finance Montréal », indique Geneviève Blouin.

Sensibiliser l’écosystème financier aux enjeux

Selon Geneviève Blouin, les consultants, qu’ils soient d’ici ou des États-Unis, s’informent de plus en plus régulièrement auprès du CGE. « Ils viennent vers nous, car ils considèrent qu’il s’agit d’une niche pour laquelle leurs clients voudront bientôt les voir développer une expertise. »

Au nombre des activités prévues pour l’année 2015, le CGE organisera un événement avec CFA Montréal cet automne. On y présentera les modèles américains et canadiens.

« Aux États-Unis, tous les gros fonds de pension étatiques organisent des conférences au cours desquels ils ouvrent leurs portes aux gestionnaires en émergence. La tenue de tels événements favorisent vraiment l’entrepreneuriat en gestion de portefeuille », explique Geneviève Blouin.

Quelques membres du CGE, dont Altervest et Gestions d’actifs Global Alpha, ont d’ailleurs été invités à prendre part à l’un de ces événements, à Albany (NY), en février dernier.

« L’événement était organisé par le fonds de pension de l’État de New York. Plus de 600 gestionnaires en émergence y participaient. C’est assez surprenant de voir l’ampleur de ce genre l’événement et en même temps, de constater à quel point les CEO et les CFO sont accessibles », témoigne-t-elle.

À pareille date l’an dernier, le CGE comptait une quarantaine de membres. Depuis, ce nombre a crû de 20%. Le CGE a pour mission de contribuer au développement des entrepreneurs locaux qui émergent dans le secteur de la gestion de portefeuille, et dont l’actif sous gestion est inférieur à 1 G$.