La cellule de marketing stratégique s’efforcera de cerner les secteurs où la compagnie pourrait prendre de l’expansion. L’assureur s’affairera en même temps à rester concurrentiel dans les secteurs qu’il occupe déjà. Cette cellule, qui comprendra un chef de marketing secondé par un gestionnaire, sera en place d’ici le printemps.

Quant à la cellule de développement, elle veillera à l’exécution des nouveaux projets. Actuellement au stade de formation, cette structure comprendra au moins deux professionnels. Au gré des mandats, ils s’adjoindront des spécialistes. Dans le cadre d’un projet touchant à l’informatique par exemple, ils pourraient faire appel temporairement aux services d’un programmeur ou d’un informaticien.

Pourquoi changer ?

Jusqu’à présent, l’Assomption Vie innovait principalement au coup par coup, souligne Robert Moreau. Ainsi, chaque nouveau projet était réalisé avec des ressources internes «empruntées» dans l’entreprise. Et bien souvent, ces professionnels accomplissaient leurs mandats d’innovation à temps partiel.

Par conséquent, la société s’est souvent trouvée en mode réaction. Ce qui n’avait rien de dramatique, puisque pendant longtemps, le marché de l’assurance de personnes a peu évolué. «Il y a quelques années à peine, dans l’industrie, les innovations de produits étaient peu nombreuses. Depuis, il y a eu une accélération marquée», explique le vice-président.

En outre, le marché a cessé de croître. «Le marché canadien de l’assurance de personnes est quasiment saturé», souligne-t-il.

Pourtant, la part de marché de l’assureur en matière de revenu-primes (en vigueur) en assurance individuelle au Canada est passée de 0,15 à 0,20 % de 2009 à 2012, d’après l’Assomption Vie. Au Québec, la part de marché sur le plan des primes ou des cotisations directes souscrites en assurance vie, rentes, accidents et maladie est remontée, de 0,106 à 0,150 % durant la même période, selon les derniers rapports annuels sur les assurances de l’Autorité des marchés financiers (AMF).

Un défi demeure pour l’assureur : le réseau de distribution. Les quelque 5 000 agents canadiens qui distribuent les produits d’Assomption Vie sont des conseillers indépendants. Un vaste choix s’offre à eux, puisqu’ils ne sont pas liés à un assureur en particulier. De plus, des assureurs importants visent, au moyen de concours et de primes de production, à concentrer chez eux leur chiffre d’affaires.

«Si nous voulons attirer l’attention, nous distinguer des concurrents qui ont des moyens financiers importants et survivre, il nous faut vraiment être proactifs», insiste Robert Moreau.

Améliorer l’offre

C’est pourquoi la cellule de marketing stratégique portera une attention particulière aux produits. «Quels seront les créneaux les plus prometteurs pour notre compagnie ? Et où précisément nous sera-t-il possible de nous démarquer ? Nous devrons à la fois mesurer les efforts à consacrer et évaluer les résultats que nous pouvons en tirer», précise Robert Moreau.

Dans cette perspective, l’Assomption Vie s’est donné pour objectif de lancer ou d’améliorer nettement deux ou trois produits par an, par l’ajout de caractéristiques significatives. Robert Moreau cite l’exemple d’un récent produit assurance vie temporaire à émission simplifiée, plus souple que ceux de ses concurrents à l’égard des conditions préexistantes.

Le responsable de la planification stratégique entend aussi répondre au défi de l’innovation en améliorant les processus. «Bien souvent, il s’agira de faire plus avec moins. Dans le passé, nous nous sommes déjà inspirés de la démarche lean sigma des grands manufacturiers pour accroître la rapidité de livraison de nos services et réduire les erreurs. Par exemple, en améliorant la chaîne de traitement des réclamations», dit Robert Moreau.

C’est pourquoi la cellule de marketing stratégique surveillera les grandes tendances en gestion et les meilleures pratiques qui peuvent s’appliquer à son industrie.

La cellule visera également à mieux connaître les besoins de ses «producteurs», c’est-à-dire des conseillers, à l’aide de sondages et d’analyses comparatives (benchmarking). «Nous voulons rester très proches des producteurs et être l’assureur de référence de tous ceux qui se sentent négligés par les plus grandes compagnies», soutient Robert Moreau.

Un des moyens privilégiés est la plateforme électronique développée par l’Assomption Vie. Cette plateforme permet l’envoi de propositions en ligne. «C’est ainsi que nous avons réussi, en tant que compagnie du Nouveau-Brunswick, à rejoindre les courtiers de la Colombie-Britannique !»

D’ici 2015, la société veut autoriser la signature électronique des documents et faciliter de la sorte encore davantage le travail de ses producteurs.