Utile pour remplacer le revenu
Les conseillers peuvent aborder des clients potentiels en leur présentant l’assurance maladies graves pour enfants comme un moyen d’accéder à des soins médicaux spécialisés à l’extérieur du pays. Toutefois, c’est en tant que «produit de remplacement de revenus» que cette protection fait son chemin. «Les parents sont les premiers visés, puisque ce produit remplacera une partie de leurs revenus s’ils doivent passer beaucoup de temps au chevet d’un enfant malade», dit Yan Charbonneau.
Conseillère en sécurité financière, planificatrice financière et associée chez l’agent général Groupe SFGT, Jacinthe Thibeault explique que les parents sont très réceptifs au message qui porte sur l’accompagnement de leurs enfants.
«Quand on leur explique qu’ils voudront prendre un congé pour être avec l’enfant atteint d’une maladie grave, ils comprennent rapidement qu’ils devront aussi se trouver une autre source de revenus. Si le produit est expliqué ainsi, la réaction des parents est alors positive», mentionne Jacinthe Thibeault, qui dit se spécialiser en grande partie en prestations du vivant.
De façon générale, Jacinthe Thibeault conseille l’achat d’une couverture équivalant à au moins six mois de dépenses, y compris les versements de l’hypothèque.
Passer par les grands-parents
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les grands-parents ne sont pas spontanément réceptifs à l’achat de protections de maladies graves pour leurs petits-enfants.
«Je constate que les grands-parents s’intéressent davantage aux régimes enregistrés d’épar-gne-études (REEE). Lorsqu’ils veulent faire des cadeaux à leurs petits-enfants, ils pensent prioritairement à ce produit, qui est beaucoup plus facile à acheter qu’une assurance maladies gra-ves», expose Jacinthe Thibeault.
Toutefois, les grands-parents financièrement à l’aise peuvent se laisser tenter par l’achat de protections de maladies graves pour leurs petits-enfants, à condition qu’elles offrent un avenant de remboursement de primes. «Cet avenant coûte cher et il augmente la prime de façon significative. En revanche, le volet d’épargne forcée qu’il représente bénéficiera directement à l’enfant lorsqu’il atteindra l’âge adulte», dit Nancy Elkas.
Elle cite l’exemple d’un produit suivant : «Supposons que les grands-parents achètent pour leur petite-fille de trois ans, une maladie grave temporaire 75 ans, payable à vie, avec un avenant de remboursement de primes. À 25 ans, leur petite-fille pourrait recevoir 75 % de la prime, sans mettre fin au contrat de base. De plus, étant donné qu’à son 18e anniversaire de naissance, le contrat devient un contrat d’adulte, sa protection restera valide jusqu’à ses 75 ans, ainsi que le remboursement de la prime».
Le remboursement de la prime, lui, donnera le droit de récupérer 100 % des primes payées à partir de l’âge de 40 ans, mais cette fois, l’exécution du remboursement de la prime mettra fin au contrat d’assurance maladie grave.
Dans ce cas, ces grands-parents financièrement à l’aise auraient fait d’une pierre deux coups. «Ils ont procuré beaucoup de sécurité aux parents. Et ils ont fait un grand cadeau à leur petite-fille, qui pourrait s’en servir pour payer ses études universitaires par exemple», précise Nancy Elkas.
L’offre s’élargit
Au cours des dernières années, l’offre de produits d’assurance maladies graves pour enfants s’est sensiblement enrichie.
«On pourrait dire que Humania Assurance a lancé le bal des maladies graves pour enfants avec son Plan Prodige. D’autres assureurs se sont ensuite mis de la partie», dit Yan Charbonneau.
Le dirigeant de l’agent général AFL Groupe Financier souligne que la gamme de produits d’assurance maladies graves pour enfants s’élargit de plus en plus.
«On a maintenant accès à des produits temporaires, moins coûteux, qui peuvent être transformés en produits permanents lorsque les revenus des parents deviennent suffisamment importants. La gamme de produits d’assurance maladies graves pour enfants s’adapte à différentes capacités de payer», dit-il.
Des acteurs importants comme Manuvie, Empire Vie et BMO Assurance sont encore sur les lignes de côté.
«Selon moi, ils n’auront pas le choix, et ils finiront par lancer des produits spécialisés afin de répondre eux aussi aux besoins d’un marché grandissant», estime Yan Charbonneau. (Lire le texte en page 18.)