« Nous sommes très heureux de cette progression. En mai, l’actif se trouvait à 750 M$ et aujourd’hui il est à 850 M$ », dit Fiona Frick, présidente du groupe Unigestion, en entretien avec Finance et Investissement.
Cette hausse est attribuable en partie à un mandat de l’Université du Québec, obtenu il y a quelques semaines.
« Nous avons lancé un fonds public pour eux. Il s’agit de notre deuxième fonds canadien sur des actions mondiales, incluant des pays émergents », précise Rémi Colcombet, directeur, spécialiste clients institutionnels.
Unigestion a ouvert son premier bureau canadien à Toronto. Un second bureau, cette fois à Montréal, a été ouvert en juillet 2014. Ce nouveau bureau se trouve sous la direction de Francis Chartier, ancien vice-président chez Hexavest.
Unigestion est inscrite auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (OSC). « Nous sommes une société de gestion et un courtier en valeurs mobilières. Nous avons reçu au cours de l’été les permis nécessaires afin de pouvoir gérer et commercialiser les fonds d’Unigestion dans les principales provinces du Canada », mentionne Rémi Colcombet.
Augmenter la « clientèle sophistiquée »
« Notre but au Canada est d’avoir de 10 à 20 relations privilégiées avec des investisseurs sophistiqués. Nous en avons aujourd’hui six ou sept. Nous avons une perspective à long terme et nous allons nous donner le temps de nous développer afin de travailler avec des gens dont les valeurs d’investissements sont semblables aux nôtres », mentionne Fiona Frick.
C’est d’abord la chance qui a amené Unigestion au Canada, évoque-t-elle. « Nous avons répondu en 2012 à un appel d’offres de Desjardins, qui nous a alors donné un mandat de sous-gestion. Par la suite, nous avons constaté que les institutionnels d’ici avaient une approche très similaire à notre ADN de gestion, qui est concentrée sur la gestion du risque, le long terme, la gestion de portefeuille. Le Canada est un marché ou le processus de décision est à la fois rigoureux, mais transparent. Il nous est apparu que ce marché pouvait être très intéressant pour nous. »
Culture prudente
Unigestion est connu pour avoir développé sa propre mesure du risque. Sa philosophie d’investissement est prudente. Ses stratégies reposent sur la volonté de protéger les actifs dans les périodes de baisse et de créer des performances asymétriques dans le but de générer de la valeur ajoutée.
Unigestion s’adresse principalement aux investisseurs institutionnels, aux familles fortunées et aux fondations. Elle se caractérise notamment par le fait que de 60 à 70% des fonds qu’elle gère le sont de manière dédiée, souligne Rémi Colcombet.
« C’est le cas même pour des tailles d’investissement relativement modeste, soit de 50 M$ à 100 M$, là où de grands groupes ne feraient pas de sur mesure, notamment dans les fonds de pension de taille intermédiaires, de 1 milliards de dollars (G$) à 3 G$. Il s’agit d’une approche vraiment appréciée au Canada », dit-il.
Photo : Fiona Frick – Unigestion