Claudia Senik, L’économie du bonheur, Paris, Seuil, 2014, 128 p. Également disponible en format électronique pour les abonnés de la Grande Bibliothèque, gratuit pour les résidents du Québec.
75 000 $ ou 1 M$, c’est pareil
«Ceux qui estiment qu’ils ont moins bien réussi que leurs anciens collègues, mais qui se situent dans le haut de l’échelle sociale, sont moins heureux que ceux qui s’estiment plus bas dans l’échelle sociale, mais plus haut que leurs anciens pairs.» Cette phrase de l’auteure résume bien l’esprit de ce livre qui porte sur l’économie du bonheur. Après avoir décortiqué diverses études et expériences scientifiques, Claudia Senik conclut que le bien-être ressenti est toujours relatif. Et que notre malheur – s’il y a lieu – vient de notre tendance naturelle à vouloir nous comparer aux autres. À partir d’un revenu de 75 000 $ par an, l’argent n’a pas d’influence sur le bien-être, au point où en gagner 75 000 $ ou 1 M$ procurerait la même satisfaction face à la vie. Outre la comparaison avec les autres, un autre facteur de «bonheur» entre en jeu : la mobilité. Si on pense qu’il est possible de gravir les échelons ou de s’enrichir, on se sentira mieux dans sa peau, on trouvera davantage de sens à la vie et on verra les difficultés comme étant temporaires. Claudia Senik est professeure à l’Université Paris-Sorbonne.
- Par : Jean-François Barbe
- Source : Finance et Investissement
- 15 octobre 2015 15 octobre 2015
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