Finance et Investissement : Desjardins a huit FNB qui axent sur la faible concentration en CO2. Quels sont les filtres de sélection de ces FNB et comment ces produits se comparent-ils à leurs concurrents?

Guy Lamontagne : Desjardins a huit FNB qui visent les changements climatiques. En fait, ils sont en deux groupes. On a un groupe qui vise la réduction de l’intensité carbone, donc on vise une réduction de 25 % d’intensité carbone pour être en ligne avec l’Engagement du Mouvement Desjardins, mais on a aussi un FNB qui lui vise à exclure le secteur de l’énergie fossile au complet.

Comment ils sont construits :

D’abord même s’ils visent des changements climatiques, ils ont tous une solide approche en investissement responsable, donc nous avons des exclusions qui sont basées sur le Pacte Mondial des Nations Unies. On exclut les armes controversées, comme les mines antipersonnel, les armes chimiques, bactériologiques et quelques autres, on élimine aussi les manufacturiers et producteurs de tabac et les controverses critiques qui sont des controverses en vertu des quatre axes du Pacte Mondial des Nations Unies.

Par la suite, on adopte une approche Meilleur de classe ou Best in class en anglais dans chacun des secteurs pour éliminer les firmes qui n’ont pas la cote.

Pour notre famille faible en CO2, on élimine ensuite les firmes qui ont une mauvaise performance ou ne sont pas efficientes au niveau des émissions de carbone.

Dans l’autre famille qui vise à éliminer les firmes qui ont des réserves de combustibles fossiles, ce qu’on fait c’est qu’on élimine toutes les compagnies qui sont actives dans le secteur de l’énergie fossile. Que ce soit les producteurs, les explorateurs, les firmes de services ou de transport, les pipelines, les transports par bateau et aussi les compagnies d’utilité publique comme les producteurs d’électricité qui utilisent plus de 10 % de charbon pour produire de l’électricité.

Une fois ces filtres appliqués, pour construire les FNB, on utilise différentes approches, la raison pour laquelle on en a huit.

Donc au niveau des revenus fixes canadiens, on a un FNB à gestion active et le gestionnaire, à partir de ces filtres, construit un portefeuille qui est de type univers au Canada, mais qui a une réduction de l’intensité carbone de 25 %.

On a aussi pris l’approche factorielle, donc on a intégré l’approche des facteurs qui, à long terme, ajoutent de la valeur. Donc on en a 4 : un qui investit dans les actions canadiennes, un dans les américaines, un qui investit dans les marchés développés ex Canada et États-Unis et un qui investit dans les marchés émergents.

On en a aussi deux qui sont de type plus traditionnel et qui visent une exposition plus élargie où on prend, pour les actions canadiennes et américaines, la liste des titres qui passent à travers le filtre et on construit le portefeuille sur la méthode traditionnelle basée sur les capitalisations boursières.

Le FNB qui cherche à exclure le secteur des énergies fossiles est global et est construit sur une approche multifactorielle également.

FI : Quelle est la différence fondamentale entre un FNB spécialisé en investissement responsable (IR) et d’autres types de produits spécialisés en IR?

Guy Lamontagne : La différence entre un FNB en IR et d’autres types de produits spécialisés en IR, souvent ici on fait référence aux fonds communs de placement (FCP), est dans le véhicule d’investissement. Parce que, quand on regarde l’approche, autant du côté du FNB que du côté Fonds mutuel, la stratégie peut être la même. Il y a quelques années, on associait davantage les FNB à de la gestion passive, où on réplique un indice traditionnel comme le TSX ou le S&P 500, mais il y a de plus en plus de FNB en gestion active. Parmi les derniers lancements au Canada, il y en a beaucoup en gestion active.

Ce qui fait que la dichotomie passée où on associait FNB à gestion passive et fonds commun à gestion active est de moins en moins vrai donc, dans ce sens-là, il y a moins de différences ou il n’y a plus de différence. La différence est plutôt dans le véhicule.

Souvent on associe les FNB à certains avantages dont la liquidité. On peut les transiger à n’importe quelle heure de la journée et aussi au fait qu’en général les coûts sont plus faibles et qu’il y a plus de transparence.