FI : Lors de la conception de portefeuilles pour vos clients, y a-t-il des catégories de FNB que vous préférez éviter?

Marc Larente :  Il y a toujours, à notre avis, des secteurs qu’il vaut mieux éviter. Ce n’est pas nécessairement le cas pour tout le monde, mais de notre côté, il y a deux secteurs en particulier que nous essayons d’éviter.

Le secteur qui nous fait le plus peur et que les investisseurs devraient éviter à tout prix, je pense, ce sont les FNB à effet de levier. Le levier comporte un risque extraordinaire, particulièrement quand on a déjà des marchés super volatils comme c’est le cas actuellement. Vous avez sûrement remarqué la performance des marchés l’an passé : on a eu énormément de volatilité en raison de la COVID-19 et de la guerre en Ukraine, notamment.

Il y a tellement de choses qui se passent en une année qu’avoir un effet de levier à la hausse ou à la baisse, et ainsi augmenter la volatilité du marché de 100-300 %, cela ne sert à rien à notre avis. Il y a déjà assez de risques à investir. Au lieu d’acheter un produit avec un effet de levier, tu es aussi bien d’acheter un billet de loto ou d’aller au casino. C’est vraiment prendre extrêmement de risques dans une situation où ce n’est pas justifiable d’acheter ce type de produit. J’éviterais donc à 100 % les FNB avec effet de levier.

De notre côté, il y a un autre secteur dans lequel nous n’investissons pas, mais que tout le monde ne devrait pas forcément éviter : il s’agit des FNB à revenu fixe. Les taux d’intérêt ne sont pas très élevés, même s’ils ont augmenté beaucoup depuis l’an passé. Pour notyre part, on préfère acheter nos propres produits de revenu fixe, soit nos obligations ou nos CPG qui viennent à échéance à un moment spécifique. On peut ainsi contrôler les émetteurs, la qualité de chaque obligation de notre portefeuille, quelle compagnie on utilise et quel pourcentage on achète de chaque obligation ou CPG.

Les FNB à revenu fixe offrent plus de volatilité et c’est plus compliqué de connaître la durée, l’échéance de chaque placement. De plus, les produits qui les compose sont un peu plus compliqués à suivre et ils s’accompagnent de frais de gestion. Même si les FNB n’ont pas de frais de gestion super élevés, quand les taux d’intérêt se trouvent à 2-4 %, il n’est pas recommandé de réduire votre rendement de revenu fixe.

Évidemment, votre gestionnaire et votre FNB vont vous charger des frais s’il n’y a pas beaucoup d’upside dans le marché, parce que c’est en théorie du revenu fixe. Alors, avoir des frais de gestion c’est plus compliqué pour justifier un rendement conservateur dans un portefeuille.

Pour ce type d’option, je suggère donc d’acheter ses propres produits de revenu fixe si l’on a le capital pour le faire et éviter ainsi les FNB à revenu fixe. On a toujours mieux fait, c’est plus transparent et clair, et je ne crois pas qu’on ait besoin d’un gestionnaire du côté du revenu fixe. Bien sûr, ça dépend si l’on veut investir à l’extérieur du Canada dans des secteurs plus compliqués.

Mais, dans notre gestion, on veut réduire le risque et le revenu fixe devrait être un secteur ultra conservateur. De notre côté, on évite les FNB à revenu fixe et on se dirige surtout dans des titres de croissance.