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Certaines entreprises peinent encore à s’adapter au monde du numérique et s’exposent ainsi à leur perte potentielle. En s’appuyant sur plusieurs études, le Harvard Business Review France a identifié trois grandes sources d’erreurs stratégiques qui pourraient expliquer les échecs de transformation numérique.

1)     Penser que le numérique est la réponse à tout

Nombre d’entreprises estiment qu’une nouvelle solution numérique résoudra tous les problèmes. Au lieu de remettre en question les stratégies déjà en place, on innove et on prolonge la vie d’un produit de cette façon.

Mais, si le numérique semble maintenant essentiel, il n’est pas la réponse à tout. Prolonger un produit qui devrait être repensé c’est engager beaucoup d’argent et risquer de lourdes pertes financières.

On peut ainsi penser à Uber. Son application et son modèle d’affaires n’ont pas encore démontré sa rentabilité. Depuis son lancement, la startup n’a pas encore réalisé de bénéfice. Au contraire, elle enregistre des pertes énormes. Elle ne survit que grâce à la hausse de sa valorisation en Bourse soutenue par la conviction de certains investisseurs.

Pour éviter ce genre de scénario, il est bon de remettre en question certaines façons de faire bien ancrées dans l’entreprise.

 2)     Sous-estimer les détails opérationnels

Il existe un véritable abîme entre les compétences des stratèges, celles des experts en digitalisation et numérique, et les attentes des collaborateurs sur le terrain. Les entreprises du secteur public, notamment, peinent à intégrer les réalités du quotidien. Parfois, les améliorations proposées ne correspondent pas aux besoins des clients et des professionnels qui sont en contact direct avec eux.

Le fonctionnement en silos dans les entreprises peut donc expliquer en grande partie l’échec de projets de digitalisation. 

3)     Utiliser systématiquement les solutions éprouvées

Une autre erreur serait de faire comme si la transformation numérique n’existait pas. Certaines entreprises utilisent encore des technologies datant d’il y a 20 ou 30 ans. Celles-ci subissent la numérisation plutôt que de l’utiliser comme un levier stratégique. Elles se privent ainsi des bénéfices de l’innovation et risquent de se faire dépasser par un compétiteur qui, lui, n’a pas eu peur du changement.

Éviter ces erreurs

Pour les organisations qui se sentent perdues devant tout ce qui est numérique, il existe deux axes stratégiques pour éviter ces erreurs.

Le premier est de penser aux potentielles menaces et opportunités que représente la digitalisation. Il faut évaluer comment celle-ci peut apporter de la valeur aux clients, accélérer l’apprentissage au sein de l’entreprise et réduire les coûts. Il ne faut toutefois pas miser sur une révolution du modèle d’affaires. Le numérique n’amène parfois que de petits avantages aux consommateurs. Il est donc important de faire la balance entre risques, coûts et bénéfices.

Le deuxième axe est de découper la transformation numérique en plusieurs petits projets. Celle-ci n’est pas obligée d’englober toute l’entreprise immédiatement. Chaque projet de numérisation doit soutenir un objectif de création de valeur ou d’économie de coût. Certains de ces projets seront voués à l’échec, d’autres vous aideront à vous améliorer. Il est donc important de les surveiller et ne pas hésiter à avouer que l’on a pris une mauvaise avenue et ajuster ou abandonner le projet au besoin.