Un conseiller qui explique un sujet délicat à une jeune femme angoissée.
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L’inflation ne laisse personne insensible. Cette dernière impacte tout le monde et cela n’est pas sans inquiéter vos clients. Toutefois il n’est pas aisé d’aborder le sujet. Les conseillers craignent ainsi qu’en parler ne fasse qu’empirer le phénomène, rapporte Financial Planning.

Leur angoisse n’est pas sans fondement, selon une recherche menée conjointement par des économistes et des psychologues.

Ainsi, lorsque les prix grimpent, les consommateurs se dépêchent de faire de gros achats, car ils pensent que les prix ne baisseront plus, amenant ainsi les fabricants et importateurs à hausser davantage leurs prix.

Deuxièmement, comme les choses coûtent plus cher, les employés veulent de plus gros salaires, obligeant leurs employeurs à augmenter le prix des biens et services qu’ils procurent.

La crainte d’une hausse des prix est finalement une réalité qui finit par se réaliser d’elle-même.

Pas éviter le sujet

Les conseillers se doivent toutefois d’expliquer à leurs clients inquiets ce que l’érosion du pouvoir d’achat signifie pour leurs dépenses quotidiennes et leur épargne, et ce même s’ils ne veulent pas encourager les comportements de dépenses qui peuvent impacter le portefeuille de leurs clients.

Pour aider ces conseillers, Financial Planning s’est tourné vers quelques planificateurs financiers.

Lance Sherry, avocat et planificateur financier agréé au cabinet de gestion de patrimoine Kovitz, estime que la première chose à faire est d’expliquer aux clients que la situation est historique. L’expert américain rappelle ainsi que l’inflation varie considérablement d’une décennie à l’autre, passant d’une moyenne d’environ 8 % par an dans les années 1970, avec certaines années à deux chiffres, à moins de 3 % par an entre 2000 et 2009, selon le National Bureau of Economic Research.

Jonathan Thomas, conseiller en patrimoine privé chez LVW Advisors à Pittsford, souligne quant à lui que l’inflation ne devrait pas modifier la stratégie d’investissement. Selon lui, il suffirait « d’ajouter des éléments dans les marges ».

Pour Ken Van Leeuwen, directeur général de Van Leeuwen & Company à Princeton, note qu’il est probable que les clients fortunés n’aient pas à réduire « préventivement » leurs dépenses de divertissement comme leur abonnement au golf. Il suppose ainsi que pour eux un taux d’inflation « normal » plus élevé de 4 %, soit le double de l’objectif de 2 % de la Fed.

« De cette façon, nos clients sont prêts à faire face à une flambée des prix », déclare-t-il.

Quant à Mimi Duff, conseillère principale chez GenTrust, cette dernière regarde le marché avec optimisme. Elle estime ainsi que le marché actuel est « l’un des paysages d’investissement les plus fertiles que nous ayons vus au cours des dix dernières années ». Pour valider sa thèse, elle mentionne notamment les obligations municipales à 30 ans très bien notées, avec un rendement de 4,25 %, soit l’équivalent d’un rendement avant impôt de 7 %.

En conclusion, si l’inflation inquiète les clients, ce n’est pas une raison de ne pas aborder le sujet avec eux. Au contraire, c’est le moment de revoir leurs objectifs à long terme et de leur montrer que ces derniers ne sont pas à risque ou de montrer ce que vous pouvez faire pour les aider à faire face à ce phénomène.