Une photo portrait de Sylvain De Champlain.
Gracieuseté

« On voit actuellement que l’âge moyen des conseillers financier est relativement élevé, et c’est là où il y a de la place pour le mentorat. Il y a un besoin criant de jeunesse dans notre industrie, et je pense que ça passe par les conseillers d’expérience », déclare Sylvain De Champlain, président de De Champlain Gestion Privé.

Avec plus de trente années d’expérience dans l’industrie de la finance, Sylvain De Champlain porte une attention particulière à la formation de la nouvelle génération des conseillers financiers. Il participe pour cela à plusieurs programmes de formation, notamment au sein de Virage Coaching, un organisme formateur reconnu par la Commission des partenaires du marché du travail.

Le mentorat peut se faire de plusieurs façons, explique-t-il. La façon la plus habituelle consiste en un conseiller senior qui ajoute à son équipe un conseiller junior, afin de lui transmettre ses connaissances et son expérience. « C’est une économie de plusieurs années d’apprentissage. Il y a un grand besoin dans notre domaine. On a aussi envie de s’entourer de jeunes personnes dynamiques qui arrivent avec de nouvelles idées. »

Sylvain De Champlain, faute de mentor, a plutôt eu des modèles. Des personnes qu’il a pu observer et dont il s’est inspiré. « Un bon mentor va être un modèle inspirant, quelqu’un à qui on veut ressembler. Une personne qui sait écouter et prendre le temps de comprendre les préoccupations et les aspirations de la personne qu’il prend sous son aile », précise-t-il.

Il y a un volet académique et formatif, mais surtout un volet de mise en situation, nous précise-t-il. Il faut laisser la personne expérimenter les choses, puis revenir après pour faire une rétroaction. Il faut dans ce cas poser plusieurs questions.

Cependant, malgré le besoin d’une nouvelle génération, tous les professionnels ne sont pas faits pour être de bons mentors. L’envie et la volonté de faire les efforts nécessaires doivent y être, étant donné que le mentorat nécessite beaucoup de temps, de patience et d’énergie.

« Il y a plein de gens qui ont eu beaucoup de succès mais qui ne seraient pas de bons mentors, parce qu’ils n’ont pas de facilité de transmettre. Communiquer, transmettre et être à l’écoute est un peu un art, et l’expérience ne suffit pas toujours », précise le planificateur financier.

L’erreur est le meilleur apprentissage

Aucune formation n’est possible sans commettre d’erreur, et celle que font la plupart des professionnels expérimentés est de s’attendre à la perfection de la part de la personne qu’ils forment. Celui qui pense tout savoir est persuadé de ne rien avoir à apprendre, il constituerait une perte de temps, en plus d’être potentiellement un piètre joueur d’équipe.

« La très grande majorité des erreurs se réparent si on fait ce qu’il faut, de la bonne façon. Quand tu fais une erreur, c’est parce que tu as posé un geste. Quelqu’un qui ne fait rien ne fait pas d’erreur. La meilleure façon d’apprendre, c’est de faire des erreurs. C’est pour cela que je n’ai pas de problème avec les erreurs. »

Il est donc primordial de savoir déceler une volonté d’apprentissage et un appétit pour l’amélioration avant de s’engager dans une relation mentor-mentoré. Un flair que Sylvain De Champlain a développé au fil des années.

« L’expérience nous l’apprend plus rapidement. Avec le temps, on est capables de déceler si une personne vaut le temps qu’on lui consacre, explique-t-il. Il y a des gens qui ont un flair naturel. Très rapidement, je suis capable de voir ce que la personne en face de moi va pouvoir livrer. Ce qu’il faut remarquer en premier c’est si la personne a la détermination qu’il faut. Puis, les qualités humaines, surtout dans un domaine comme le nôtre, elles arrivent en premier. »

D’ailleurs, il accorde une très grande importance à ce côté humain chez le mentoré, dont les valeurs et la capacité d’intégration à l’équipe, pèseront plus que les connaissances. « Le fait de trouver la bonne personne permet au mentor de réduire son rôle de gestion, parce que cette personne a les qualités nécessaires pour bien réussir dans l’environnement qu’on lui fournit. »